Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est exprimé dans les colonnes du journal ‘’Le Monde’’, ce 21 avril 2020. A l’occasion, il a manifesté sa préoccupation sur le propagation de la pandémie du Coronavirus en Afrique. Notamment, ses effets sur le plan sanitaire et économique.
Interrogé sur l’initiative prise par le président de la République française Emmanuel Macron visant à alléger la dette de pays africains, finalement réduite à un moratoire jusqu’à la fin de l’année, le chef de la diplomatie française a indiqué qu’une première étape, souhaitée par les Africains a été « franchie et qu’il fallait désormais la mettre en œuvre ».
Selon lui, ‘’Ce ballon d’oxygène d’environ 12 milliards de FCFA, soit 20 milliards de dollars pour quarante pays doit leur permettre d’investir davantage pour lutter contre le Covid-19. Ce premier résultat ne suffit pas. Nous souhaitons qu’en fonction de la situation des pays et dans un cadre multilatéral, il puisse y voir des annulations de dettes accompagnées d’un plan d’investissement dans les domaines de la santé, de l’éducation… La même détermination devra être au rendez-vous et cela concerne aussi la Chine’’, a-t-il indiqué.
Sur le volet politique, il a préconisé la vigilance sans développer des perspectives cataclysmiques, quant à une éventuelle onde de choc de la pandémie sur certains régimes africains. En effet, précise le membre du gouvernement français, « L’ampleur de la crise sanitaire en Afrique est impossible à prédire. La pandémie atteint cinquante-deux pays sur cinquante-quatre mais le nombre de cas détectés est relativement faible, probablement parce que le dispositif sanitaire africain n’est pas suffisamment structuré pour identifier toutes les personnes touchées ».
De plus, poursuit-t-il, « Il y a des facteurs qui incitent à l’optimisme comme la jeunesse de la population, l’expérience dans la gestion des pandémies. D’autres portent au pessimisme comme la faiblesse des systèmes de santé, le risque de propagation accélérée dans les grands centres urbains, le nombre de déplacés… Il importe donc d’anticiper le développement de la pandémie car la violence du choc économique arrivera, quoi qu’il en soit ».