A la faveur d’une conférence de presse virtuelle à Genève, le 18 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé l’Afrique à ‘’se réveiller’’, face à la menace du nouveau coronavirus.
A l’occasion, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a été on ne plus clair et précis sur les risques de propagation et les impacts de cette pandémie à, travers le continent. « Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », a – t-il indiqué en guise de réponse, à une question d’un journaliste rwandais. Une manière, pour le patron de l’OMS de préciser que même si l’incidence de la maladie est faible, le continent africain devrait se « préparer au pire ».
Et d’ajouter, « Dans d’autres pays, nous avons vu comment le virus s’accélère après un certain point de basculement », a-t-il insisté. Avant de souligner qu’il valait mieux que « ces cas recensés soient vraiment les chiffres exacts pour que l’on puisse étouffer le nouveau coronavirus dans l’œuf ».
Néanmoins, face à ces prévisions à la limite alarmistes, le Dr Michael Ryan, Directeur exécutif chargé de la gestion des situations d’urgence sanitaire à l’OMS a refroidi les craintes et la psychose liées à cette pandémie sur le continent. « Pour l’instant, l’incidence de Covid-19 en Afrique est faible », a-t-il déclaré.
De ce fait; il a indiqué que l’incidence est peut-être « plus élevée » en raison notamment de l’absence de détection. «Mais, l’Afrique a encore une occasion majeure d’éviter certains des pires effets de l’épidémie et de préparer son système de santé publique et son système de santé à cette éventualité », a-t-il rassuré.
Dans ce cadre, l’OMS préconise que les pays africains examinent toutes les options possibles, en se basant sur l’expérience de l’Asie et de l’Europe, pour déterminer les options qui leur conviennent le mieux. Mais en attendant, elle réitère les mêmes conseils donnés aux autres pays, à savoir l’importance de faire des tests, de rechercher les contacts, d’isoler et de traiter les personnes atteintes.
Pour l’OMS, il est certain qu’en ce moment, tous les pays qui ont une maladie à l’intérieur de leurs frontières doivent examiner les mesures appropriées pour limiter les contacts entre les individus, en particulier « les grands rassemblements de masse qui ont le potentiel d’amplifier la maladie ».
Afin d’éviter l’amplification de la maladie, l’OMS estime actuellement que tous les pays où il existe une transmission communautaire ou des grappes de cas à l’intérieur du pays, devraient envisager sérieusement de retarder ou de réduire les rassemblements de masse.
Occasion pour l’agence onusienne d’avertir que de telles manifestations, qui rassemblent les gens de manière intense, ont le potentiel d’amplifier et de propager la maladie, en particulier « les grands rassemblements de type religieux qui mettent en contact très étroit des personnes venant de très loin ».
Cette recommandation de l’OMS est en fait d’éviter ces regroupements de masse et de tout faire pour couper le virus de l’œuf, en espérant que le pire puisse se produire. « Car nous avons vu comment le Covid-19 s’accélère vraiment et se propage dans d’autres continents ou pays », a insisté Dr Tedros, estimant que « l’Afrique devrait se réveiller ».