C’était à la faveur de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), tenue du 28 au 30 août dernier à Yokohama, au Japon.
Au cours d’un discours liminaire enflammé, prononcé devant des dirigeants mondiaux, l’investisseur africain et philanthrope Tony O. Elumelu CON, a défié le gouvernement japonais d’investir 5% des 50 milliards d’USD engagés en faveur de l’Afrique, pour autonomiser les entrepreneurs africains.
“Lors de la Conférence TICAD 2016 au Kenya, le Japon avait promis 30 milliards USD pour l’Afrique. Cette année, vous avez généreusement augmenté cette somme pour atteindre 50 milliards USD. Si nous investissons ne serait-ce que 5% de cette somme en faveur de la nouvelle génération d’entrepreneurs africains, conformément au modèle robuste et éprouvé que je prône, consistant à faire parvenir directement le capital à ceux qui sont le mieux placés pour contribuer à la croissance et générer un véritable impact, nous pourrions toucher 500 000 vies dans les 54 pays d’Afrique, élargissant les marchés, facilitant la création d’emplois, améliorant le revenu par habitant, et jetant les bases clés pour une stabilité politique et économique,” a déclaré M. Elumelu.
Trois principaux axes de développement
Le milliardaire nigérian a souligné les trois principaux piliers d’une structure transformative audacieuse : un investissement dans les infrastructures, un partenariat avec le secteur privé africain et un investissement dans la jeunesse africaine. De ce fait, il a invité le Japon à tirer des leçons de l’exemple de la Fondation Tony Elumelu qui soutient l’autonomie des chefs d’entreprise africains, comme étant le moyen le plus durable d’accélérer le développement de l’Afrique.
S’inspirer de la Fondation Tony Elumelu
En cinq ans à peine, la structure a aidé plus de 7 500 entrepreneurs africains de tous les pays du continent – capital de démarrage, développement des compétences, mentorat et opportunités de réseautage – grâce à son programme d’entreprenariat de 100 millions USD.
Le conseil prodigué par M. Elumelu s’appuie sur sa réussite professionnelle, avec notamment la création de la banque mondiale africaine, United Bank for Africa (UBA), désormais présente dans 20 pays d’Afrique, ainsi qu’au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis; et de Heirs Holdings, la société privée africaine d’investissement qui investit activement dans des secteurs clés de l’économie africaine et contrôle des millions de dollars via son portefeuille d’investissements. Ensemble, ils emploient plus de 30 000 collaborateurs et transforment les communautés dans lesquelles ils opèrent.
“L’Afrique est l’une des destinations mondiales prometteuses pour les investissements. Notre forte densité démographique – près de 1,3 milliards d’habitants – créé l’un des marchés les plus attractifs au monde. Tous les pays accordent beaucoup d’attention à l’Afrique, mais le Japon est-il au centre du débat ou est-il resté sur la touche?”, s’est interrogé M. Elumelu.
Pour une relation entre le Japon et l’Afrique, qui privilégie la prospérité économique partagée
Sa philosophie a gagné en popularité sur le continent africain, où il est considéré comme le pionnier d’une approche de l’accélération du développement, menée par le secteur privé. Selon nombre d’observateurs, l’intervention de M. Elumelu reflétait ainsi sa vision d’une relation entre le Japon et l’Afrique, qui privilégie la prospérité économique partagée. Une approche partagée par Achim Steiner, administrateur du PNUD, qui loue l’approche du développement africain, alimentée par le secteur privé, de Tony Elumelu.
Des soutiens de taille
Position également défendue pat le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui, au cours d’un petit-déjeuner de travail avec le président du Rwanda et la directrice exécutive de l’UNICEF déclaré que : “Si vous voulez de bons revenus, comme Tony Elumelu l’a dit, venez en Afrique”. Selon Cyril Ramaphosa M. Elumelu a promu la création d’emplois en Afrique.
‘’L’Afrique présente des rendements ajustés au risque. C’est un marché dans lequel les investissements portent sur des centaines de milliards de dollars – c’est le nouveau profil de l’Afrique actuellement présenté au monde,” a-t-il déclaré.
Achim Steiner, administrateur du PNUD, a également loué l’approche du développement en Afrique, menée par le secteur privé, de Tony Elumelu. “Je souhaite mentionner mon cher ami et collègue Tony Elumelu car il a fait allusion au rôle essentiel joué également par les entreprises dès lors qu’elles investissent dans l’avenir de la jeunesse. Voilà le type de partenariats qui portera les entreprises et le développement vers de nouveaux sommets à l’avenir,” a-t-il affirmé.
S’exprimant au sujet du potentiel du continent africain, le Premier ministre japonais Shinzō Abe a quant à lui souligné que : “En Afrique, certains pays ont rejoint les meilleurs pays au monde dans le classement évaluant la facilité de la pratique des affaires. L’échelle du marché poursuit son expansion. Nous pouvons envisager un jour où l’ensemble du continent africain deviendra une immense zone économique.”
Quid du TICAD ?
Organisée par le gouvernement japonais, la Conférence TICAD est un forum qui se tient tous les trois ans et vise à faire progresser le développement en Afrique par l’intermédiaire de la population, de la technologie et de l’innovation, réunissant les gouvernements, les dirigeants commerciaux, les entreprises et les autres parties prenantes.
Distribué par APO Group pour The Tony Elumelu Foundation.