La convalescence du président Ali Bongo pourrait peu ou prou, affecter le climat économique du pays, analyse la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface).
Malgré quelques signes de reprises économique, le climat économique du Gabon reste en proie aux inquiétudes liées à la convalescence du président Ali Bongo Ondimba.
Or, depuis sa réélection en 2016, et les violences qui avaient secoué le pays, les vives tensions politiques se sont progressivement estompées. Par ailleurs, les divisions de l’opposition et l’isolation du principal opposant, Jean Ping, qui continue de se proclamer président élu, ont notamment indirectement joué en faveur du pouvoir.
Le dialogue national, organisé en 2017, a abouti, en janvier 2018, à une révision constitutionnelle, la septième depuis 1991. Bien qu’accordant quelques concessions à l’opposition, comme l’introduction d’un second tour pour les scrutins présidentiels et législatifs. En effet, le texte permet également au président de candidater à un nombre illimité de mandats.
Après deux reports et deux ans d’attente, les élections législatives ont, enfin, pu se tenir en octobre 2018. Face à une opposition divisée et affaiblie, de surcroît après l’appel au boycott de M. Ping, le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Bongo a obtenu la majorité absolue dès le premier tour.
La forte abstention (plus de 40 %) minore tout de même la portée du succès du PDG. Peu après les élections législatives, les soucis de santé rencontrés par le président Ali Bongo Ondimba, qui l’ont contraint à une convalescence à Riyad et au Maroc, ont relancé les ambitions de l’opposition.
Une apparente tentative de coup d’État le 7 janvier 2019, bien que déjouée, témoigne du trouble suscité par son absence. Dans ce contexte, les coupes dans la masse salariale et d’éventuelles suppressions de postes dans la fonction publique pourraient également susciter un malaise social.