Le dernier Conseil des ministres du vendredi 12 juin dernier a été formel. Au titre des projets de textes législatifs et réglementaires, il a examiné et adopté plusieurs textes dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Il en est ainsi du «projet de décret fixant le régime de prise en charge par l’Etat des factures d’eau et d’électricité de la SEEG pendant la période de prévention, de riposte et de lutte contre la Covid-19 jusqu’au 31mai 2020.». Tout indique, sauf erreur de notre part, que la gratuité de l’eau et de l’électricité élargie à tous les compteurs de 1 à 6 KW au mois d’avril et réduite aux seuls Gabonais économiquement faibles au mois de mai, a pris fin.
Sur la gratuité des loyers : «le projet de décret fixant la gratuité des loyers pour les personnes privées de revenus pendant la période de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19, jusqu’au 30 juin 2020 », précise le communiqué final du Conseil des ministres.
On est donc en droit de se demander pourquoi en pleine épidémie, alors même que les chiffres de contamination grimpent, comment peut-on arrêter les mesures sociales ? Sauf à croire que le Gabon va atteindre le pic de la pandémie. Ou que toutes ces mesures de gratuité pèsent déjà trop sur les finances publiques.
Pourtant, une autre mesure et non des moindres, la banque alimentaire a été maintenue par le même Conseil des ministres qui indique que sa mission «prend fin avec l’éradication de la pandémie Covid-19 ». Un constat saute donc aux yeux: les signes d’essoufflement se font beaucoup plus sentir au sein d’une population désormais sans assistance publique et dont les activités génératrices de revenus ont pris un sérieux coup.
Avec au compteur, trois mois d’inactivité et les petites économies ruinées par une crise sanitaire qui n’a pas l’air de vite s’estomper. Et dire que sous d’autres cieux, on assiste progressivement au déconfinement. Donc, à un retour à la normale qui est aux antipodes de la réalité gabonaise.