Erreur de timing ou stratégie d’action, toujours est-il qu’en plein marasme du Covid-19, les responsables des syndicats des régies financières et des administrations assimilées réclament à l’État, la prime spécifique (indexé sur la performance). Soit une enveloppe de cinq milliards de FCFA.
Le président de la Cosyrefa, Erisco Wilfried Ossialas Mvou est ses collègues justifient cette démarche par leur volonté de participer activement à l’effort de guerre face à la pandémie du Coronavirus.
“Nous les leaders et agents des régies financières et administrations assimilées appelons le Ministre de l’économie et le Directeur Général de la comptabilité publique et du Trésor à payer nos primes spécifiques afin que nous puissions apporter notre contribution à l’appel du chef !”, indiquent-ils.
Bien que légitime, certains estiment que cette démarche pourrait nourrir des relents d’opportunisme. En effet, en ces temps précis, où le pays a plus que besoin de solidarité et d’union sacrée, tout autre action devrait être reléguée au second plan. Surtout quand elle se veut individuelle et partisane.
L’exemple du corps médical à suivre
En grève il y a quelques semaines, le corps médical pourtant exposé à la contamination, travaille sans relâche et a suspendu son mouvement d’humeur pour accompagner le gouvernement dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.
De plus, cette initiative des régies financières pourrait faire tâche d’huile au niveau de tous les autres administrations créancières de l’Etat. Ce qu, bien évidement, pourrait fragiliser la lutte contre le Coronavirus. ‘’Ne faudrait-il pas, pour l’enjeu d’une lutte rapide et efficace et surtout pour venir à bout de cette pandémie, surseoir toutes revendications. Même légitimes soient-elles. Du moins pour l’instant’’, s’interrogent plus d’un.
Déjà, les autorités prévoient des pertes considérables dans les recettes budgétaires du Gabon qui se situeraient entre 230 et 645 milliards de FCFA. Autrement dit, le contrecoup économique du coronavirus s’annonce donc dure et difficile pour le Gabon. Car, le pays enregistrera des dépenses et des pertes de recettes supérieures aux prévisions annuelles du gouvernement.
Lesquelles, selon le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, vont induire une “forte baisse de la croissance réelle qui pourrait se situer entre 2,7% et 0,3% en 2020. Tandis que le budget de l’État, les pertes de recettes se situeraient entre 230 et 645 milliards de FCFA”.
Reste donc tout à fait clair que l’objectif affiché en ce moment par le gouvernement et tous les Gabonais est bien connu de tous. Contenir les effets de la pandémie du coronavirus.