La Banque africaine de développement (BAS) vient d’entamer une session de formation et de renforcement des capacités au profit des Caisses des dépôts et consignations de cinq pays de l’Union monétaire ouest‑africaine (UMOA), du Gabon et de la Tunisie.
La session, qui se déroule en visioconférence, regroupe quelque 70 membres des Caisses des dépôts et consignations (CDC) des pays de la zone franc d’Afrique de l’Ouest, à savoir les CDC du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal auxquels se sont joints leurs homologues du Gabon et de la Tunisie.
Cette session organisée par le Département du développement du secteur financier (PIFD) et la Division du développement des marchés de capitaux de la Banque, en concertation avec la CDC de la Côte d’Ivoire, vise à renforcer les capacités des CDC en matière de gestion d’actifs et passifs, de portefeuille et de risques. Elle a également pour but de renforcer leurs capacités en matière d’opérations à travers un partage d’expérience sur les instruments financiers de la Banque.
Cette formation de deux jours devrait permettre aux CDC de relever plusieurs défis : disposer d’un solide dispositif de gouvernance, d’un cadre adéquat de gestion des risques, d’une excellente capacité à mobiliser et gérer les fonds publics en portefeuille et d’une bonne capacité d’identification, d’exécution et de suivi des investissements.
Selon le directeur du Département du développement du secteur financier de la Banque, Stefan Nalletamby, « Le soutien de la BAD aux CDC fait partie intégrante de notre stratégie de développement du secteur financier en raison du rôle important qu’elles ont à jouer dans le financement à long terme des cinq hautes priorités stratégiques de la Banque appelées High 5 », a –t-il déclaré. Et d’ajouter : « Pour atteindre leurs objectifs stratégiques, les CDC doivent disposer d’un cadre et d’une capacité solide de gestion des risques, à mobiliser, gérer et investir les fonds publics en portefeuille. C’est là leur défi majeur ».
Les CDC jouent un rôle unique dans la communauté de l’investissement financier à long terme du fait de leur mode opératoire, qui consiste à gérer l’épargne réglementée qui leur est confiée par les États pour la transformer en investissements dans des secteurs d’intérêt public comme les infrastructures, les entreprises ou le logement. À cet effet, elles jouent un rôle important d’investisseur institutionnel sur le marché financier domestique dont elles deviennent, de fait, un animateur important. Au-delà de leur rôle d’investisseurs de long terme dans des secteurs d’intérêt général, les CDC peuvent catalyser les capitaux privés en co-financement de leurs activités.
« Ces sessions de formations sont une opportunité pour les Caisses des dépôts et consignations de renforcer leurs capacités opérationnelles, de s’imprégner des meilleures pratiques de gestion, de s’approprier les mécanismes et instruments financiers innovants d’institutions de développement comme la Banque africaine de développement », a indiqué Lassina Fofana, directeur général de la CDC de Côte d’Ivoire.
Afin d’améliorer l’accès au financement à long terme dans ses pays membres régionaux (PMR), la BAD encourage le développement d’un environnement propice pour des systèmes financiers dynamiques et bien réglementés. Elle soutient la demande de capital des secteurs public et privé et l’offre de capital constitué par la communauté des investisseurs.
Cas du Gabon
La Caisse des dépôts et consignations a été créée en 2010, sous la forme d’un établissement public à caractère industriel et commercial. Elle constitue un outil d’appui à la politique de développement du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). La CDC est une institution financière publique investie des missions d’intérêt général en appui des politiques publiques conduites par l’État et les collectivités locales. Dotée de la personnalité juridique, elle jouit d’une autonomie administrative et de gestion financière. En matière de politique d’intérêt général, la Caisse des dépôts et consignations est investie des rôles spécifiques de gestion et de centralisation.
Afin de répondre aux attentes nationales, sa vocation première est de contribuer au développement économique national, mais aussi de mobiliser et de sécuriser le financement. De ces missions, découle l’obligation de transformer ses dépôts en emplois productifs et d’augmenter le produit de ses activités. Ces exigences conduisent à son implication dans les métiers d’investisseurs et de prêteurs. Outre les activités bancaires et financières, l’un de ses modèles économiques est de disposer de ressources nécessaires afin de jouer efficacement son rôle d’investisseur à long terme et de soutien aux politiques publiques.
La CDC est en charge, entre autres, de la gestion de ressources tels que ; les dépôts règlementés des professions juridiques, les dépôts correspondants aux subventions et ressources publiques affectées des organismes publics et privés, les régies d’Etat et des collectivités locales, des financements locaux et extérieurs des projets et programmes publics.