Selon une récente étude de la Banque mondiale intitulée » Revue des dépenses publiques », les niveaux d’endettement du pays étaient faibles avant le lancement du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), mais les indicateurs budgétaires et d’endettement ont commencé à se détériorer après 2010.
En effet, avant 2010, le gouvernement affichait systématiquement des excédents budgétaires et les niveaux d’endettement étaient faibles, atteignant 20,1 % du PIB en 2008, soit 14,9 points en dessous du plafond des autorités fixé à 35 % et 49,9 points en dessous de la recommandation de la CEMAC fixée à 70 %.
Cependant, la mise en œuvre de l’ambitieux programme d’investissements du Gouvernement a réduit l’excédent de 0,6 % du PIB en 2011, alors que les revenus nominaux ont progressé lentement et les niveaux de dépenses ont augmenté rapidement. L’excédent s’est transformé en un déficit de 3,1 % du PIB en 2013, tandis que les dépenses publiques ont atteint un niveau record de 34,7 % du PIB .
À partir de 2014, la situation budgétaire du Gouvernement s’est considérablement détériorée, puisque les cours du pétrole ont chuté et les investissements publics continuaient à augmenter. Des déficits budgétaires ont été enregistrés en 2015 et 2016, atteignant respectivement 1,0 % et 5,0 % du PIB.
Bien que le Gouvernement ait commencé à limiter ses dépenses en 2014, les recettes ont diminué plus rapidement que les dépenses, ce qui a accentué le déficit budgétaire. L’ajustement budgétaire était axé sur l’investissement en capital, mais la rigidité de la masse salariale, qui avait augmenté de 70 % entre 2010 et 2015 et qui représente désormais environ 36 % des dépenses publiques totales, a maintenu les dépenses à un niveau élevé. L’encours
de la dette publique a augmenté de façon spectaculaire, en partie à cause des arriérés de l’État envers les fournisseurs qui s’étaient accumulés à mesure que les prix du pétrole chutaient.
En 2016, l’encours de la dette a atteint 64,2 % du PIB, dépassant ainsi le plafond fixé par les autorités. 58. Malgré une longue histoire d’excédents budgétaires, le gouvernement ne disposait pas de réserves budgétaires suffisantes ni d’autres mesures anticycliques pour atténuer l’impact de la crise.
En 2014, les économies budgétaires du Gabon représentaient 7,2 % du PIB mais ces dernières sont tombées à 2,4 % en 2016. De ce montant, 1,7 point de pourcentage du PIB a été investi dans le Fonds pour les générations futures et n’a pas pu être utilisé pour financer le déficit.
Alors que le fonds a été créé pour accumuler les recettes pétrolières excédentaires afin de financer les dépenses futures, l’effondrement prolongé des cours du pétrole l’a essentiellement empêché d’accumuler des ressources supplémentaires.