La route nationale représente un enjeu économique majeur pour le Gabon. Outre cette dimension, elle joue également une partition sociale, ce du fait qu’elle permet de desservir le sud de Libreville vers l’ouest et le nord du pays. Pour sa réhabilitation, cet axe a fait l’objet de différents travaux divisés en points kilométriques, qui ont malheureusement connu de fortunes diverses.
Le premier marché est passé en novembre 2008 est attribué à la société Cedex, pour la totalité du marché sur un financement obtenu auprès de la Deutsche Bank. L’objectif était de terminer les travaux en 2015, pour un coût d’environ 70 Mds FCFA.
En 2013, une première modification est apportée et un protocole d’accord est conclu afin de diviser le marché en différents tronçons. Les trois premiers tronçons : PK12-PK40 ; PK40-PK55 ; et PK55- PK74 sont attribués respectivement aux sociétés Cedex, Socoba et Acciona.
Les deux tronçons suivants, à savoir PK74-PK94 et PK94-PK105 sont eux attribués à la société Colas. Les contrats sont attribués en gré-à-gré et le financement est entièrement supporté par le budget de l’État.
A ce jour, seul le tronçon PK94-PK105 est terminé, l’entreprise Colas ayant reçu un paiement pour ces travaux. Les entreprises engagées dans les travaux relatifs aux autres tronçons de route n’ayant jamais perçu de paiements, ces travaux sont soit à l’arrêt, ou n’ont jamais pu démarrer.
Ainsi, les tronçons PK40-PK55 et PK55-PK74 sont réalisés partiellement et les travaux sur le tronçon PK74-PK94 n’ont jamais commencé. L’ensemble de ces contrats sont résiliés en 2017. L’État gabonais entame alors une recherche de financement auprès d’Exim Bank (guichet concessionnel) et lance une procédure d’appel d’offres restreint auquel répondent trois sociétés chinoises.
L’appel d’offres prévoyait que les compagnies candidates devaient proposer une solution de financement. Le marché est attribué à l’entreprise China State mais la demande de prêt a été rejetée par Exim Bank China en mai 2018 et l’État gabonais se trouve dans l’impossibilité de financer les travaux. Un différend l’oppose désormais à l’entreprise : une clause du contrat excluait toute mesure suspensive. En définitive, l’État gabonais a fini par résilier le contrat avec China State.