Le gouvernement gabonais s’apprête à signer un nouvel accord de programme avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette nouvelle initiative intervient sur fonds d’inquiétudes économiques liées à la pandémie du Covid – 19.
Le premier enjeu à faire face par les autorités gabonaises est celui relatif à l’expiration du programme triennal avec le FMI en juin 2017 et a expiré en juin 2020 sans que la 6ème et dernière revue ait eu lieu. Mais dans un contexte d’urgence, le Gabon a bénéficié, entre avril et juillet 2020, de la facilité rapide mise en place par le FMI (300 MUSD). La Banque africaine de développement (BAD) a également apporté un soutien budgétaire à l’été (100 millions d’euros). Malgré tout, les services du Fonds considèrent que la dette reste soutenable, mais son niveau (au-dessus des critères CEMAC), impose une certaine vigilance au regard des prochaines échéances, alors que les négociations pour un nouveau programme avec le FMI débutent.
Selon les experts, les perspectives du pays pour 2021, sont incertaines. En effet, elles dépendent largement de la situation sanitaire mondiale (Europe, Asie). Un rebond (+2% PIB) dans le sillage d’une reprise de l’activité mondiale est attendu. Mais plus globalement, cette crise révèle, une nouvelle fois, l’exposition de l’économie gabonaise aux chocs exogènes.
Les politiques visant à diversifier l’économie ne sont pas encore de nature à amortir les chocs en cas de défaillance du secteur pétrolier. Dans un contexte budgétaire difficile, ces politiques devront être poursuivies et développées, ce qui implique de renforcer l’attractivité du pays pour attirer les investisseurs étrangers (le Gabon est classé au 169ème du Doing business 2020, 128ème au Transparency international 2019).
Auditionnée au Sénat sur la stratégie de relance économique du Gabon, il y a quelques jours, la ministre de l’Economie et de la Relance, Nicole Roboty Epse. Mbou, a indiqué que cette stratégie est en cours d’élaboration. Et qu’elle vise trois principaux objectifs : la croissance économique, la création d’emplois et l’équilibre des comptes publics et extérieurs.
Certains experts recommandent d’accélérer la transformation structurelle de notre économie pour permettre une croissance réelle plus robuste, notamment en ce qui concerne les activités hors pétrole qui devraient croitre d’environ 7,5% en 2022-2023 ; de favoriser une création de richesse plus inclusive et créatrice d’emplois, source de réduction des inégalités sociales, à travers l’exploitation du potentiel du pays qui devrait permettre de créer au moins 25 000 emplois.
A cela, s’ajoutent la poursuite de l’assainissement des finances publiques afin de dégager les marges budgétaires nécessaires pour soutenir la croissance et renforcer le capital humain et enfin le renforcement de la position extérieure avec un compte courant qui se situerait à -2% du PIB en 2023.
Pour l’atteinte de ces objectifs, ils préconisent plusieurs réformes économiques sectorielles notamment des finances publiques, du climat des affaires, du secteur financier et sur les filets sociaux. Le tout pour un coût estimé à 4 328,85 milliards de FCFA environ sur la période 2020-2023.