La récente sortie médiatique de l‘ex -ministre du pétrole, Noël Mboumba, l’un des présumés auteurs des détournements de fonds publics, englué dans le collimateur de l’opération scorpion, aura sans doute permis de faire bouger les lignes de ce scandale financier.
En donnant le coup de pied sur la fourmilière, le 12 mars dernier, Noël Mboumba s’est livré à un grand exercice déballage, digne d’un thriller américain. Cette sortie, à la limite d’un mea culpa, a eu le mérite d’apporter des éclairages sur la façon dont étaient initiées les opérations de détournements des deniers publics. Pire, la mise en place d’un plan de déstabilisation des institutions dont lui et ses compères sont accusés.
A l’occasion, l’ex pétrolier gabonais a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Non sans évoquer les milliers de milliards de FCFA qui ont été subtilisés dans les caisses de l’Etat. Dans ce cadre, il a indiqué avoir ‘’exécuté des instructions malveillantes de personnes ayant profité de leur position dominante pour le conduire à poser des actes contraires à la loi’’. Autrement dit, Noël Mboumba pour tenter de se dédouaner a indiqué in fine, son rôle peu prépondérant dans ces opérations de détournement d’argent public, parce que tout simplement exécutant.
De multiples interrogations
Ce dossier aux encablures ‘’kafkaïenes’’, pleine d’ambiguïtés, laisse tout de même plus d’un sur leur soif. Car, l’on pose ainsi la question sur l’identité de ses malveillantes personnes en position dominante. Tout comme des interrogations restent entières sur le modus operandi. En se livrant à ce jeu, quels étaient les véritables enjeux de cette perfidie de Noël Mboumba envers ses anciens amis et patrons d’hier.
Comme un serpent de mer
Comme un serpent de mer, la filiale gabonaise de la banque Oragroup est secouée, depuis quelques semaines, par un scandale lié à une série de malversations opérées par des employés et cadres de l’entreprise. Placés sous contrôle judiciaire, certains de ces délinquants présumés font aussi l’objet de mesures conservatoires prises à leur encontre par la banque.
Au cœur du scandale, on retrouve une fois de plus, certains partisans de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV), indique le Club de Mediapart. Au cœur du dispositif de distraction de fonds se trouve une fois de plus, Noël Mboumba. Alors à la tête de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) il aurait fait viré d’importantes sommes d’argent sur d’étranges comptes ouverts à Orabank. ‘’Etranges parce que ces comptes, non seulement n’ont rien à voir avec les activités de l’entreprise, mais en plus ils appartiennent à des prête-noms. Dans ses culbutes financières, il a associé son directeur financier, Billy Bendo Edo’’, indique la source.
Dans cette liste de prête-noms chargés de dissimuler les milliards détournés et planqués par le duo Mboumba/Edo à Orabank, on cite également un certain Marvyn Ondo Ndong Sima, qui est par ailleurs gérant de la société Bati-verdure, une coquille vide en réalité. Mais le dénominateur commun entre les trois hommes reste le fait de leur appartenance à l’AJEV. Livrés par la banque elle-même, ils seraient coupables de manipulation, à hauteur de plusieurs centaines de millions, du compte bancaire d’un client. Lequel client lui-même suspect et en exil pour échapper à l’opération Scorpion.
Tout compte fait, l’Opération scorpion reste bien loin d’avoir révélé toutes ses circonvolutions. Jus wait and see.