Avec un ratio des dépenses courantes de près de 52%, contre 37% pour les dépenses de trésorerie et 11% en capital en 2018, l’urgence d’une rationalisation des dépenses publiques se pose désormais avec acuité au Gabon.
La sonnette d’alarme a une fois de plus été tirée, la semaine dernière, par le ministre d’Etat, en charge du Budget et des Comptes publics, Jean fidèle Otandault (photo). C’était à la faveur du séminaire gouvernemental axé sur la recherche des moyens d’amplifier la dynamique de transformation économique et sociale, l’urgence d’une réelle maîtrise des dépenses courantes est plus que jamais avérée pour relancer l’économie du pays.
Au-delà de la portée des instructions globales du Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale aux membres du gouvernement, à s’atteler à « l’exécution des différents chantiers prioritaires en cours dans le but de satisfaire les populations qui leur font confiance », il y a lieu tout de même de relever que le secteur des finances publiques dans ses segments recouvrement, gestion et investissement reste bien préoccupant.
A preuve, si globalement sur la période 2013-2018, le niveau de dépenses a observé une baisse, il est à noter que deux postes de dépenses ont plutôt connu une augmentation notable. Il s’agit des charges financières de la dette qui ont augmenté à 72% et celles de personnel à 14%
Face à une conjoncture économique, qui malgré quelques éclaircis, n’augure toujours pas de manière durable, des lendemains tant souhaités, il y a lieu de s’engager véritablement dans une orthodoxie financière, afin d’améliorer la situation économique du pays.
Pour ce faire, les autorités gabonaises doivent affronter la réalité. C’est-à-dire prendre des mesures structurelles dans le processus de relance de l’économie. Car, malgré la mise sous-programme avec le Fonds monétaire international (FMI), et l’appui de ses traditionnels partenaires financiers, la cartographie des dépenses du pays laisse indiquer des tendances bien préoccupantes. Avec une quasi dominance des dépenses courantes qui, malheureusement, ne créent pas de richesses pour pouvoir relancer la machine économique.
Or, une telle structuration reste fortement préjudiciable à la relance de l’économie, indiquent les experts. D’où ‘‘la nécessité de renforcer les mesures de maitrise de ces deux premières catégories de dépenses », préconisent-ils.
Alexandre Legrand