Cette disposition a été réitérée le 4 février dernier, au siège de l’institution à Abidjan, à la faveur de la réception d’une délégation de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), conduite par son secrétaire exécutif, l’ambassadeur Mamman Nuhu.
Reçu par le directeur du Bureau de coordination des États en transition (RDTS), Yero Baldeh, Mamman Nuhu a dit tout le soutien que la Banque africaine de développement (BAD) apporte à la CBLT. « La Banque africaine de développement a toujours accordé une très haute attention au bassin du lac Tchad. Elle travaille avec la CBLT depuis de nombreuses années pour renforcer la résilience dans cette zone. Nous sommes heureux d’examiner ensemble les voies d’une collaboration plus efficace », a-t-il indiqué.
Dans ce cadre, la Banque intervient sur près d’un million de kilomètres carrés, dans plusieurs secteurs pour favoriser l’intégration régionale entre les pays riverains du lac, renforcer la résilience des populations et lutter contre la fragilité.
Vers un renforcement du partenariat et une création des synergies
A travers sa facilité d’appui à la transition, la BAD envisage de financer pour près de 2,7 millions de dollars, un projet de renforcement des capacités institutionnelles de la CBLT, des plateformes (société civile et secteur privé) au Niger et au Tchad ainsi que l’autonomisation des jeunes et des femmes dans le bassin du lac Tchad.
Au regard de ces nouveaux engagements en perspectives, Mamman Nuhu n’a pas maquer des saluer cet appui constant de la BAD à la CBLT. « Nous remercions le président Adesina et ses collaborateurs pour l’appui constant de la Banque à la CBLT. La Banque est un partenaire stratégique qui a toujours eu une présence déterminante à nos côtés. Nous sommes heureux d’être à Abidjan pour faire le point de notre partenariat et examiner les moyens de le renforcer.», a-t-il déclaré.
Il est par ailleurs à noter que la BAD et la CBLT recherchent une plus grande synergie entre les partenaires présents dans le bassin. À cet effet, une réunion de travail a regroupé la délégation de la CBLT et différentes entités de la Banque, en présence des représentants de l’Union africaine et du Programme des Nations unies pour le développement.
Un bilan de la coopération bilatérale a été dressé avant d’identifier les différents points à améliorer. Les deux parties veulent mieux évaluer la fragilité, faire face aux défis du changement climatique, créer des emplois pour les jeunes, autonomiser les femmes, mieux collaborer avec la société civile et le secteur privé, et renforcer les capacités institutionnelles.
Occasion pour le directeur de l’Institut africain du développement, Kevin Chika Urama de préciser les contours de cette nouvelle approche partenariale. « Il est important pour la BAD de vous aider à renforcer vos capacités institutionnelles afin de mieux mobiliser les fonds, mieux concevoir les projets et même augmenter la capacité d’utilisation des financements disponibles », a-t-il souligné.
Mise en place des stratégies régionales de stabilisation, de redressement et de résilience des zones affectées par Boko Haram
Les échanges ont également permis de discuter de « la stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du lac Tchad affectées par Boko Haram. » Validée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, la nouvelle stratégie de la CBLT pour 2018-2023, comprend 9 piliers pour stabiliser les régions affectées par Boko Haram, restaurer l’autorité de l’État et favoriser le retour des déplacés. Il s’agit également favoriser les synergies entre partenaires au développement.
De l’avis de Solomane Koné, directeur général par intérim de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, « Cette stratégie est un outil excellent et ambitieux. Elle permet de faire le point et d’évaluer les manques pour un plan d’action et d’identifier les partenaires à mobiliser. La Banque contribue à mettre en œuvre cette stratégie à travers ses interventions régionales mais aussi ses opérations nationales dans les quatre pays du bassin. ».
Appui constant de la BAD
Le bassin du Lac Tchad est confronté, depuis plusieurs années, aux défis du changement climatique et à la menace du mouvement djihadiste Boko Haram, qui fragilise près de 47 millions de personnes. La BAD a mobilisé 68 millions de dollars pour financer le Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes du bassin du lac Tchad (PRESILAT).
Afin de renforcer l’intégration régionale, une de ses cinq priorités dites « High 5 », elle finance également pour près de 20 millions de dollars le Projet de soutien à l’intégration économique et sociale en faveur des groupes les plus vulnérables du lac Tchad. Pour rappel, la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) regroupe le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad.