Le Groupe de la Banque mondiale va allouer une enveloppe de 379 millions de dollars de crédits et de dons de l’Association internationale de développement (IDA) pour contribuer à l’harmonisation et au renforcement des systèmes statistiques dans sept pays d’Afrique de l’ouest.
Cet appui financier concerne notamment le Burkina Faso, le Cap Vert, le Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone et le Togo. Il vise à accompagner les efforts d’intensification de l’intégration régionale de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le nouveau Projet pour l’harmonisation et l’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest (HISWA) entend ainsi renforcer les systèmes statistiques des pays participants et des organismes régionaux et sous-régionaux concernés. Cela, afin d’harmoniser, produire, diffuser et promouvoir l’utilisation de statistiques économiques et sociales clés.
La région de l’Afrique de l’Ouest et, plus particulièrement, les sept pays couverts par le projet ont en effet besoin de données statistiques de qualité pour mieux répondre aux défis de leur développement socio-économique.
Recensements périodiques de la population, enquêtes auprès des ménages, informations relatives à des enjeux sociaux essentiels ou encore statistiques économiques clés tirées de recensements et d’enquêtes auprès des agriculteurs et des entreprises : toutes ces données sont indispensables pour guider le processus décisionnel, parvenir à une répartition efficace des ressources et évaluer l’impact des politiques et des interventions sur le développement.
Malgré les progrès enregistrés ces 20 dernières années, les faiblesses institutionnelles et l’absence de financements continuent de peser sur la qualité des statistiques en Afrique de l’Ouest avec, à la clé, une mauvaise gestion des connaissances et des difficultés à se mobiliser face aux défis émergents sur de nombreux fronts du développement.
Ce projet régional va également accroître la demande de données de qualité et renforcer les capacités des bureaux nationaux de la statistique dans les pays bénéficiaires. Parmi les activités prévues, l’harmonisation des méthodes de la Commission de la CEDEAO ; une production accrue de données économiques et sociales vitales, y compris sur la démographie et la pauvreté, les comptes nationaux et les prix ; l’optimisation de certaines statistiques administratives ; le renforcement des capacités et la diffusion des données ; et des réformes institutionnelles.
Il permettra également d’améliorer et de moderniser les infrastructures matérielles et statistiques en appui à la réalisation des objectifs fixés. Selon Deborah Wetzel, directrice de la Banque mondiale pour l’intégration régionale en Afrique, « Des statistiques harmonisées de qualité sont essentielles pour soutenir l’activité économique et l’intégration régionale, deux facteurs clés pour relever certains des défis les plus importants en Afrique de l’Ouest. Par son approche régionale, ce projet va faciliter la collecte des données de façon rentable et leur harmonisation entre les pays participant, , donnant ainsi à ces derniers de puissants outils dans des domaines centraux comme la promotion du libre-échange ou la convergence des politiques économiques. »
Au-delà des bureaux nationaux de la statistique et des organismes régionaux, le projet HISWA fournira des micro-données fiables ainsi que des plateformes et des bulletins statistiques à un éventail plus large d’utilisateurs — universités, chercheurs, étudiants et grand public.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie pour l’harmonisation des statistiques en Afrique (SHaSA2), une initiative continentale conçue pour remédier aux insuffisances des systèmes statistiques et soutenir le déploiement du programme d’intégration régionale de l’Afrique.
Il soutient également la mise en œuvre de la stratégie régionale de la CEDEAO pour la période 2019-23, qui cherche à renforcer les niveaux de vie des populations dans ses pays membres. En produisant des données clés en appui à la planification et au suivi des politiques nationales et régionales, le projet est par ailleurs cohérent avec la stratégie du Groupe de la Banque mondiale pour l’intégration et la coopération régionales en Afrique subsaharienne, tout en favorisant une meilleure convergence entre la planification nationale et les engagements politiques régionaux.
Pour rappel, l’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis.
L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays.
Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.