La politique du Gabon en matière de diversification économique vient d’être valorisée par Antonio Pedro, le Directeur du bureau de la CEA pour la sous-région dans un récent entretien avec les médias.
Au cours de ces échanges axés sur les impacts du COVID-19 dans les pays d’Afrique centrale, Antonio Pedro a esquissé la manière dont les pays de la sous-région devraient utiliser leurs avantages comparatifs pour mieux se positionner dans les chaînes de valeur mondiales.
C’est dans ce cadre que les économistes de la la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ont cité le niveau avancé de transformation des produits du bois au Gabon, comme un exemple. Grâce à de mesures audacieuses, le pays occupe actuellement le 1er rang africain des pays exportateurs de feuilles de placage et 2ème rang mondial pour le même produit. En outre, la contribution de la filière représente environ 5% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Le pays envisage d’ailleurs à la porter à 20% à l’horizon 2022.
Quid de la pilule pour faire face COVID-19
Pour Antonio Pedro, la facture du COVID-19 dans les pays d’Afrique centrale risque d’être risque d’être salée. A titre d’exemple, l’effet sur le tourisme pourrait faire en sorte que Sao Tomé-et-Principe perde 34,2% de son PIB prévu pour 2020. Ce qui est beaucoup plus important en termes de pertes que ce que le Gabon et la Guinée équatoriale dépendants du pétrole, perdraient en termes de PIB précédemment projeté – soit 17,6% et 18,5% respectivement.
Pour inverser cette récurrente tendance à la vulnérabilité aux chocs extérieurs, le Directeur du bureau de la CEA Afrique centrale préconise d’investir dans les fondamentaux de la diversification horizontale de leurs économies. Cela, à travers l’augmentation du nombre d’exportations des produits. En outre, au plan vertical, ils devraient approfondir la valeur ajoutée des biens et services grâce à l’industrialisation basée sur les ressources et induite par le commerce.
La CEA invite également les gouvernements à créer un environnement propice à ces changements. Notamment en instituant des politiques de contenu local telles que des règles qui localisent les achats qui, dans plusieurs cas, représentent 60%, soit le coût d’exploitation total des grandes entreprises opérant sur le continent.
La facilitation de la participation des Petites et moyennes entreprises (PME) aux chaînes de valeur locales et régionales devraient également être de mise. Cela, avec la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires, en particulier en prélude à la phase de démarrage des échanges dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine. (ZLECAf).