Malgré une propagation de l’épidémie moins virulente en comparaison avec la situation observée dans d’autres régions du monde, la Guinée équatoriale devrait être fortement impactée par la crise sanitaire et ses impacts socio-économiques.
Le FMI table sur une contraction du PIB de 8,1 % en 2020, soit la sixième année consécutive de récession. Les mesures de sauvegarde adoptées par le gouvernement ont eu un impact sur le niveau de vie de la population, avec la chute des revenus dans le secteur informel et la hausse des prix alimentaires, particulièrement des produits frais.
Le déconfinement, engagé depuis le 16 juin avec la réouverture des commerces de proximité, des frontières et des lignes aériennes, devrait permettre une reprise au moins partielle de l’activité. Toutefois, en l’absence de mesures de soutien public, la situation de nombreuses entreprises a été fragilisée. Les répercussions de la crise sanitaire viennent ainsi s’ajouter à une situation très difficile.
Dans le secteur pétrolier, au-delà de l’impact de la chute des cours au premier semestre 2020, la Guinée équatoriale subit depuis plusieurs années une baisse tendancielle de sa production. Entre 2019 et 2020, les entreprises du secteur ont vu leurs extractions chuter de 8,3 % pour le pétrole et de 14,9 % pour le gaz.
La chute des recettes pétrolières depuis le milieu des années 2010 s’est répercutée dans le secteur non-pétrolier par un arrêt des grands travaux d’infrastructures. La faiblesse des investissements publics et privés dans la diversification économique (services, agriculture, pêche, mines) ne permet pour l’instant d’espérer de relais de croissance suffisant pour compenser la récession dans le secteur pétrolier.
Du côté des finances publiques, le gouvernement cible désormais sur un déficit d’environ 7,9 % en 2020 et de 6,2 % en 2021. Ceci est dû à la chute des recettes publiques, d’environ 24 %, et à la hausse des dépenses estimée à 11 %, liée principalement aux dépenses additionnelles liées au Covid-19.