Trois principaux facteurs ont caractérisé les agrégats monétaires et la liquidité bancaire de la zone CEMAC en 2019. Il s’agit notamment de : l’expansion des avoirs extérieurs nets du système monétaire ; la hausse des créances nettes du système monétaire sur les États de la CEMAC et la baisse des crédits à l’économie.
Chute des crédits à l’économie
Dans cette cartographie, les crédits à l’économie ont affiché une baisse de 3,6 % pour se situer à 7 815,6 milliards de FCFA en 2019, contre 8 104,0 milliards de FCFA, en décembre 2018. Tous les secteurs ont pâti de cette contraction. Le secteur privé non financier a enregistré la plus forte contribution à cette dynamique avec -3,4 points, suivi des institutions financières non monétaires6 (-0,3 point).
Cependant, les crédits aux entreprises publiques non financières ont eu une contribution positive (0,1 point). L’évolution de cet agrégat par pays montre qu’il a augmenté au Cameroun (de 0,2 %, à 3 422,8 milliards), au Gabon (de 2,2 %, à 1 196,2 milliards) et au Tchad (de 1,4 %, à 633,4 milliards). En revanche, il s’est contracté en République Centrafricaine (de 1,4 %, à 154,2 milliards), au Congo (de 4,7 %, à 1 081,9 milliards) et en Guinée Équatoriale (de 20,6 %, à 942,9 milliards).
Expansion des avoirs extérieurs nets du système monétaire
La zone a observé une expansion des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 6,3 %, en relation avec l’intensification des rapatriements des recettes d’exportation. Cela, grâce à l’application rigoureuse de la nouvelle réglementation des changes de la BEAC, depuis le début de l’année 2019 qui s’est traduite par la baisse des avoirs extérieurs des banques.
Les réserves de change se sont ainsi situées à 4 361,6 milliards à fin décembre 2019, contre 3 776,5 milliards un an plus tôt, en augmentation de 15,5 % et ont représenté environ 3,23 mois d’importations des biens et services non facteurs. Le taux de couverture extérieure de la monnaie a quant à lui évolué de 61,4 % à fin décembre 2018 à 67,1 % un an plus tard.
Hausse des créances nettes du système monétaire
Suite à l’accroissement notable des émissions de titres publics par le Trésor des Etats (contribution de 16,0 points), ainsi qu’aux décaissements effectués par le FMI dans le cadre des programmes économiques et financiers en cours d’exécution dans les pays de la Zone (contribution de 6,8 points), les créances nettes du système monétaire de la CEMAC sont passées de de 22,8 % à 4 131,4 milliards en 2019.
Par pays, cet agrégat est en hausse au Cameroun (de 470,8 à 718,4 milliards), en République Centrafricaine (de 166,6 à 185,6 milliards), au Gabon (de 802,7 à 882,7 milliards), en Guinée Équatoriale (de 326,4 à 384,2 milliards) et au Tchad (de 522,3 à 725,4 milliards), sauf au Congo (de 617,8 à 551,4 milliards) où il est en recul;