C’est au ministre camerounais de l’Economie, par ailleurs président du Groupe consultatif africain (GCA) auprès des institutions de Bretton Woods, Alamine Ousmane Mey qu’incombait de la délicate mission de présenter les propositions du continent, lors des réunions de printemps tenues par visioconférence, du14 au 17 avril 2020.
C’est sur fond de contexte de pandémie du Coronavirus que se sont tenues ces deux rencontres. A l’occasion, le continent, par la voix d’Alamine Ousmane Mey a ainsi porté à l’attention de ces partenaires multilatéraux, ‘’les préoccupations et les priorités communes des Africains, tout en faisant part des actions en cours face aux chocs récents, notamment la pandémie de covid-19’’.
Selon lui, « Comme partout ailleurs dans le monde, le continent africain prend également des mesures fortes pour faire face à l’urgence de santé publique occasionnée par la pandémie du covid-19, ainsi qu’à ses répercussions économiques et financières», a précisé M. Ousmane Mey.
Au plan sanitaire
Tout en rappelant que la faiblesse des systèmes de santé publique et des mécanismes régulateurs de nombreux pays africains, font courir à l’Afrique le risque d’une crise humanitaire d’envergure, le président du GCA a souligné que cette situation requiert un suivi étroit et commande un appui conséquent. Et de préciser : ‘’Cela passe par exemple par une mobilisation rapide, efficace, et modulable des mécanismes et instruments existants indique-t-il afin de soutenir les efforts déployés par les pays africains pour faire face à la tragédie humaine que provoque cette pandémie’’.
À cette fin, M. Ousmane Mey a plaidé auprès du groupe de la Banque mondiale et le FMI à « concrétiser rapidement les réformes adoptées en matière de financement d’urgence, à rationaliser les conditions d’obtention d’une aide rapide, et à simplifier et accélérer les procédures de décaissement».
Il a également réitéré les sollicitations des pays africains notamment auprès de de la Banque mondiale afin qu’elle intensifie son appui à la conception des systèmes de santé qui leur permettent de faire face aux chocs et aux épidémies à répétition, appuie le développement d’établissements de santé et de systèmes viables et qu’elle accroisse ses interventions en faveur du secteur de la santé en Afrique subsaharienne…
Au plan économique
Dans sa déclaration, Alamine Ousmane Mey a indiqué la Banque mondiale et le FMI devraient entreprendre une analyse plus approfondie des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la dette. Cela, tout en mettant à jour les directives relatives aux politiques et à la gestion de cette dette et en facilitant le partage des connaissances par les pays.
Selon lui, ‘’les effets conjugués de cette pandémie et du choc résultant de la chute des cours du pétrole vont engendrer des déficits financiers importants, particulièrement dans les pays exportateurs de pétrole du continent.». Avant d’indiquer : ‘’Devant l’incertitude quant à l’ampleur des effets négatifs de covid-19, il faut non seulement adopter des stratégies innovantes, mais appeler à agir sans attendre’’.
Occasion pour lui de saluer l’appel conjoint lancé par le Président du Groupe de la Banque mondiale et la directrice générale du FMI aux pays membres du G20 et à tous les créanciers bilatéraux publics. Cela, afin qu’ils viennent en aide à tous les pays IDA par l’allègement du poids de leur dette, leur permettant ainsi de concentrer leurs ressources sur la lutte contre la pandémie.
Il a enfin insisté sur le fait que Le FMI doit être prêt à répondre à l’accroissement de la demande de ressources par les pays africains, pendant que la Banque mondiale prépare son concours à tous les pays de façon systématique.
Avant de conclure son propos, le patron de l’économie camerounaise a invité le FMI à s’apprêter à répondre à l’accroissement de la demande de ressources par les pays africains, et la Banque mondiale à préparer son concours à tous les pays de façon systématique.