Une réunion virtuelle pour lancer les travaux d’élaboration du Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique d’Afrique centrale (PDIDE) repensé se tiendra du 10 au 11 Juin 2020.
Placée sous la houlette de la Commission de la CEMAC et avec l’appui technique du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), elle regroupera des hauts fonctionnaires désignés des ministères du plan, de l’économie, de l’industrie, des finances, des affaires étrangères et de l’intégration régionale du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la RCA, de la RDC, de Sao Tomé et Principe et du Tchad.
A l’occasion, les participants échangeront avec les Etats membres, épris d’une nouvelle vision stratégique partagée et des modalités de réactivation de la Politique industrielle communautaire de la sous-région afin de finaliser l’élaboration d’un PDIDE sous-régional repensé, pour la garantie d’une croissance de qualité, plus inclusive, plus verte, plus propre et assurément plus numérique.
Briser les chaines de la faiblesse de l’industrialisation
Pour rappel, l’idée du PDIDE nouvelle génération en Afrique centrale procède du constat peu reluisant. Car, malgré leurs fortes dotations en ressources naturelles et humaines, les économies d’Afrique centrale n’ont jamais été assez industrialisées ou diversifiées pour garantir une croissance inclusive, pourvoyeuses d’emplois et menant au développement durable.
Au contraire, indique-t-on, ces pays ont plutôt subi, à plusieurs reprises, des chocs économiques exogènes liés aux fluctuations de prix des matières premières qui constituent leurs produits d’exportations majeures depuis les années indépendances. Les ondes d’autres chocs, y compris celle du Covid-19 ne font pas exception.
Selon les experts, ‘’la situation s’explique en partie par la faible capacité des pays de la sous-région à faire évoluer leurs structures de production, de transformation et de distribution vers des activités à plus grande valeur ajoutée, impliquant des technologies plus élaborées (dans la catégorie de moyennes et hautes technologies)’’.
D’évidentes lacunes
Les lacunes de la transformation structurelle des économies de la sous-région sont évidentes. Dans les derniers indices de performance industrielle compétitive de l’ONUDI qui évalue 150 pays en fonction de leur capacité de produire et d’exporter des produits manufacturés, de l’ampleur de leur approfondissement et de la modernisation technologiques et de leur impact pondéré sur la situation mondiale manufacturière, la plupart des pays d’Afrique centrale se situent dans le cinquième quintile du classement de 2018.
Face à ces contre-performances, la Commission de la CEMAC et le Secrétariat General de la CEEAC, avec l’appui de la CEA invitent tous leurs Etats membres à se munir de plans d’industrialisation et de diversification économique (PDIDE), nouvelle génération afin de gagner davantage en résilience, en compétitivité et en prospérité. Cette démarche est en droite ligne avec le Consensus de Douala de 2017, qui est un appel pour la diversification économique en Afrique centrale basée sur l’industrialisation et tiré par le commerce pour arriver à un paradigme nouveau « Made in Central Africa.»