Une étude menée par la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) portant sur la mise en valeur du potentiel du secteur privé pour stimuler la croissance verte et la création d’emplois au Cameroun, préconise de tirer parti de vastes opportunités qu’offre son économie verte.
L’étude explore en effet, cinq secteurs qui doivent attirer l’attention du gouvernement et du secteur privé à l’effet de maximiser les résultats. Ce sont: l’énergie, l’agriculture, l’élevage, l’activité manufacturière, le traitement de l’eau et la gestion des ressources forestières.
Le contenu fondamental du rapport provisoire a été validé le mardi, 13 octobre 2020 à Yaoundé par un pool multidisciplinaire d’examinateurs externes. Il en ressort que hormis les demandes du marché externe des produits durables, à l’instar de la certification de tous les produits ligneux exportés à destination des marchés de l’Union européenne et la sensibilisation sur les modes de consommation respectueux de l’environnement, le climat des affaires camerounais ne présente pas de véritables facteurs d’attraction susceptibles d’inciter le secteur privé à consentir des investissements nécessaires dans les initiatives d’économie verte.
Le rapport relève par ailleurs que la Loi de 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun n’aborde pas de manière élaborée les problèmes liés à l’économie verte. En conséquence, l’étude recommande aux autorités publiques de procéder à une actualisation des dispositions de ladite loi fixant afin de présenter de manière détaillée les opportunités qu’offre l’économie verte au secteur privé.
De même, l’étude note qu’il est crucial de présenter les contours du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi du Cameroun (DSCE). À cet effet, les autorités camerounaises pourraient s’inspirer du Programme de développement de l’économie verte en Afrique centrale de la CEEAC (PDEVAC), du Plan directeur d’industrialisation (PDI) du Cameroun, ainsi que de la Stratégie nationale de mise en œuvre de la Zone de libre–échange continentale africaine (ZLECAf). Toute chose qui peut déboucher sur l’élaboration d’une Stratégie nationale d’économie verte.
« Du haut de son couvert forestier estimé à 22,5 millions d’hectares, dont 17 millions d’hectares de forêt dense et humide, représentant la deuxième plus grande forêt d’Afrique centrale après la République Démocratique du Congo, d’un secteur minier émergent doté d’un fort potentiel de cobalt et d’immenses opportunités dans les filières de l’agriculture et des pêches, le Cameroun, sous l’impulsion de son secteur privé dynamique, doit opter résolument pour l’exploitation et la préservation responsables de ses ressources naturelles », a déclaré Antonio Pedro, Directeur du Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale à l’occasion de l’examen du rapport.