La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) table sur des prévisions peu reluisantes des flux mondiaux d’investissements étrangers directs, suite aux effets de la pandémie du coronavirus.
En effet, elle prévoit que l’épidémie de COVID-19 pourrait les ramener à leur plus bas niveau depuis la crise financière de 2008-2009. Selon un rapport publié le 8 mars 2020, la CNUCED fait remarquer que l’épidémie de coronavirus (COVID-19) pourrait entraîner une baisse de 5% à 15% des Investissements directs étrangers mondiaux (IDE).
L’organisme commercial des Nations Unies avait prévu plus tôt, un niveau stable des entrées mondiales d’IED en 2020-2021 avec une augmentation potentielle de 5%. Il prévient désormais que les flux pourraient atteindre leur plus bas niveau depuis la crise financière de 2008-2009, si l’épidémie devait se poursuivre tout au long de l’année.
L’impact négatif de COVID-19 sur les investissements se fera sentir le plus fortement dans les secteurs de l’automobile, des compagnies aériennes et de l’énergie, indique le rapport. Bien que les économies les plus durement touchées par l’épidémie soient les plus durement touchées, les chocs sur la demande des consommateurs et l’impact économique des perturbations de la chaîne d’approvisionnement affecteront les perspectives d’investissement dans d’autres pays.
Selon le secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi. « L’effet d’entraînement pourrait entraîner un revers majeur dans les efforts déployés par les gouvernements du monde entier pour attirer les investissements privés nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable« . Par ailleurs, souligne la CNUCED, «Un tel revers pourrait aggraver les inégalités et aggraver la vulnérabilité de nombreux pays.»
Baisse des bénéfices
Sur les 100 entreprises multinationales suivies par la CNUCED comme baromètre des tendances globales de l’investissement, plus des deux tiers ont publié des déclarations sur l’impact du virus sur leur entreprise. Beaucoup ralentissent les dépenses en capital dans les zones touchées et jusqu’à présent, 41 ont publié des alertes de bénéfices.
La baisse des bénéfices se traduira par une baisse des bénéfices réinvestis, une composante majeure de l’IED. «La plupart des [révisions] concernent les entreprises confrontées aux consommateurs, ce qui indique que le choc de la demande, pour l’instant, devrait avoir des effets plus directs sur les bénéfices que les perturbations de la production ou de la chaîne d’approvisionnement», indique le rapport.
Un échantillon plus large des 5000 premières sociétés cotées a montré que les prévisions de bénéfices pour l’exercice 2020 ont été révisées à la baisse de 9% en moyenne. L’industrie automobile (-44%) et les compagnies aériennes (-42%) ont été les plus durement touchées. «Les entreprises de ces secteurs et industries sont normalement d’importants investisseurs en capital», souligne le rapport.
Impacts négatifs susceptibles de se propager
Jusqu’à présent, les révisions négatives les plus importantes dans l’industrie automobile proviennent de producteurs de pièces basés dans les zones les plus touchées d’Asie du Sud-Est, tandis que les principaux constructeurs automobiles des économies développées n’ont pas encore enregistré le choc.
« L’impact négatif du virus est susceptible de se propager et d’augmenter encore », prévient la CNUCED, ajoutant qu’elle continuera de surveiller l’épidémie et son impact potentiel sur l’IED et les chaînes de valeur mondiales.