Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) vient d’approuver un décaissement de 146,668 millions de DTS (environ 200,4 millions de dollars EU, 78,6% du quota), en faveur du Mali.
Ce décaissement s’inscrit au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR), pour l’aider à faire face à l’urgence de la balance des paiements et des finances publiques, dans un contexte de pandémie en évolution rapide. En outre, il fait suite à l’approbation récente d’un allégement du service de la dette au FMI au cours des six prochains mois au titre du Fonds de secours pour le confinement des catastrophes (CCRT) d’environ 10 millions de dollars.
Le choc du Covid-19 a durement frappé l’économie dans un contexte social et de sécurité déjà difficile. Les perspectives économiques se sont considérablement détériorées et la croissance devrait ralentir en dessous de 1%, augmentant le chômage et la pauvreté déjà élevés. Les autorités ont réagi rapidement en prenant des mesures pour contenir la propagation du virus et atténuer son impact social et économique.
Ces mesures d’urgence, conjuguées au ralentissement économique, augmenteront le déficit budgétaire et les besoins de financement du pays. S’ils ne sont pas pris en compte, ces besoins de financement empiéteront sur les dépenses de développement et sociales indispensables.
Aperçu de la situation économique du pays
Selon le FMI, la pandémie de COVID-19 a un impact négatif important sur la croissance économique et la santé publique du Mali, ajoutant aux défis de sécurité existants. La baisse de l’activité économique, les retombées du commerce mondial et les chocs financiers, ainsi que les mesures fiscales pour lutter contre la crise ont créé des besoins urgents de balance des paiements et de financement budgétaire.
Les autorités ont réagi rapidement à la pandémie avec des mesures de confinement, intensifié la réponse aux soins de santé et des mesures d’urgence pour soutenir les ménages et les entreprises touchés par l’épidémie. La banque centrale régionale a réagi en prenant des mesures pour soutenir la liquidité du système bancaire.
La crise et la réponse politique entraîneront un élargissement temporaire du déficit budgétaire. Les autorités prennent des mesures pour limiter les pressions budgétaires grâce à une nouvelle hiérarchisation des plans de dépenses, mais d’importants financements supplémentaires seront nécessaires pour préserver la stabilité macroéconomique et les gains de développement.
Le financement d’urgence au titre de la facilité de crédit rapide du FMI, suite à la récente approbation de l’allègement du service de la dette au titre du CCRT du Fonds, soutiendra la réponse des autorités à la crise, mais un soutien supplémentaire de la communauté internationale des donateurs sera nécessaire pour atténuer ses effets sociaux et effets économiques. L’engagement des autorités à respecter des normes élevées de transparence et de gouvernance dans la gestion de l’aide financière des donateurs est le bienvenu.
Une fois la crise apaisée, un retour progressif à la voie des réformes dans le cadre du programme soutenu par la FEC serait essentiel pour préserver la viabilité de la dette et réaliser une croissance forte et inclusive, conclut le FMI.