« L’état du continent est bon. La performance économique générale de l’Afrique continue de s’améliorer, mais elle reste insuffisante pour faire face aux défis structurels ».
C’est le constat dressé ce 17 janvier, par le Dr. Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, lors du lancement de ses ‘’Perspectives économiques de l’Afrique 2019’’, à Abidjan en Côte d’Ivoire.
En effet, selon le rapport le des ‘’Perspectives économiques de l’Afrique 2019’’, la performance économique générale de l’Afrique continue de se redresser et la croissance du PIB devrait s’accélérer à 4,0% en 2019 et à 4,1% en 2020. Toutefois, l’amélioration de la situation macroéconomique et de l’emploi oblige l’industrie à conduire la croissance, selon le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2019, publié aujourd’hui par le Banque africaine de développement.
Publié chaque année depuis 2003, le rapport phare de la Banque africaine de développement fournit des chiffres clés sur les performances et les perspectives économiques de l’Afrique.
Le rapport de 2019 sur l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique, met l’accent sur l’intégration pour la coopération commerciale et économique et la fourniture de biens publics régionaux.
Selon le vice-président de la BAD, Charles Boamah ce rapport présente des défis de taille : « L’Afrique a les moyens de les surmonter en unissant leurs efforts et en supprimant les obstacles à l’intégration et les facteurs de la migration ».
Le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique pour 2019 analyse également les gains des biens publics régionaux, notamment la synchronisation des cadres de gouvernance financière, l’ouverture de l’aviation régionale à la concurrence et la facilitation de la libre circulation des personnes, des biens et des services via des frontières ouvertes.
Points forts
Le rapport 2019 met l’accent sur trois domaines clés : les performances et les perspectives macroéconomiques de l’Afrique ; Emplois, croissance et dynamisme des entreprises et intégration pour la prospérité économique de l’Afrique.
Hanan Morsy, directrice du département de la prévision et de la recherche en politique macroéconomique, a présenté aux participants le « récit » du rapport et noté que, malgré l’augmentation de la dette nationale en Afrique, «il n’y a pas de risque systémique de crise de la dette ».
Au rythme actuel de croissance de la main-d’œuvre, l’Afrique doit créer environ 12 millions de nouveaux emplois chaque année pour empêcher le chômage d’augmenter. Le rapport indique qu’un « effort d’industrialisation concerté qui s’appuie sur l’avantage comparatif des pays » est nécessaire.
« La croissance tirée par le secteur manufacturier a le plus grand impact sur la création d’emplois », a déclaré Morsy. Les perspectives économiques en Afrique suggèrent qu’une « Afrique sans frontières est l’un des fondements d’un marché continental concurrentiel qui pourrait servir de centre commercial mondial ».
L’Accord de libre-échange continental (ACLE), signé en mars 2018 par 44 pays africains, offre des gains substantiels à tous les pays africains, indique le rapport, citant de nouvelles données et analyses. « Pour développer des chaînes d’approvisionnement transfrontalières, il est essentiel d’améliorer la gestion des douanes et d’adopter des règles d’origine simples et transparentes », note le rapport.
De manière significative, le rapport identifie cinq actions clés en matière de politique commerciale susceptibles de porter les gains totaux de l’Afrique à 4,5% de son PIB, soit 134 milliards de dollars par an :
– éliminer tous les tarifs bilatéraux appliqués en Afrique ;
– maintenir les règles d’origine simples, flexibles et transparentes ;
– supprimer toutes les barrières non tarifaires sur les biens et services ;
– mettre en œuvre l’accord de facilitation des échanges conclu avec l’Organisation mondiale du commerce afin de réduire les délais et les coûts de transaction transfrontaliers liés aux mesures non tarifaires et ;
– négocier avec les autres pays en développement afin de réduire leurs droits de douane et leurs barrières non tarifaires de 50%.
Les ‘’Perspectives économiques en Afrique’’ permettent donc de combler un important déficit de connaissances sur les économies africaines grâce à des analyses régulières, rigoureuses et comparatives.
Cet instrument fournit également des documents de référence pertinents et essentiels sur le développement économique de l’Afrique aux chercheurs, aux investisseurs, aux organisations de la société civile et aux partenaires de développement.
Un ensemble complet de prévisions de croissance mises à jour sera publié en mai 2019, en prévision des assemblées annuelles de la Banque à Malabo, en Guinée équatoriale.