Selon un rapport de l’agence de notation, Moody’s publié le 15 janvier dernier, les perspectives négatives des notes souveraines des pays de l’Afrique subsaharienne pour 2019, sont révélatrices de plusieurs situations.
Selon l’agence de notation, elles sont en premier lieu, le reflet des problèmes résultant de leurs vulnérabilités budgétaires et extérieures, associées au resserrement de la liquidité mondiale. A cela s’ajoute, la montée des tensions commerciales mondiales, malgré l’amélioration progressive des perspectives de croissance.
Néanmoins, ce rapport indique qu’à compter de 2019, 15 des 21 États souverains de l’Afrique subsaharienne (ASS) ont des perspectives stables, tandis que les six autres ont des perspectives négatives.
« Nos perspectives négatives des notes souveraines des Etats de l’Afrique subsaharienne sont motivées par les problèmes de crédit persistants liés à leurs vulnérabilités financières et externes », a déclaré Daniela Re Fraschini, vice-présidente adjointe à l’analyse et auteur du rapport.
« Cela dit, nous prévoyons que les pressions sur le crédit s’atténueront par rapport aux années précédentes, malgré un environnement extérieur plus difficile, les profils de crédit montrant une certaine résistance à leurs niveaux de notation plus bas. », a-t-elle ajoutée.
Néanmoins, Moody’s s’attend à ce que la reprise économique progressive de l’Afrique subsaharienne enclenchée en 2018 se poursuive cette année. Ainsi, la croissance du PIB réel régional devrait s’accélérer à 3,5% en 2019, contre une estimation de 2,8% en 2018.
Les deux plus grandes économies de la région, à savoir : le Nigeria et l’Afrique du Sud se redresseront lentement. Dans le cas l’Afrique du Sud, Moody’s prévoit que la croissance du PIB réel atteindra 1,3% en 2019, contre une estimation de 0,5% en 2018. S’agissant du Nigéria, la croissance atteindra 2,3% en 2019, contre 1,9% en 2018.
En outre, souligne l’agence de notation, la plupart des gouvernements de la région envisagent un nouvel assainissement budgétaire cette année, bien que les progrès restent progressifs, dans des conditions de croissance encore médiocres. La présence de programmes du FMI dans toute la région conforte les perspectives budgétaires et l’impulsion des réformes pour 2019.
À quelques exceptions près, Moody’s s’attend à ce que les ratios de dette publique ne se détériorent que légèrement ou se stabilisent en 2019. Grâce notamment à l’assainissement budgétaire en cours, ainsi qu’à l’impact positif de la hausse des taux de croissance sur le dénominateur dette / PIB.
Cela dit, la trajectoire de la dette d’un certain nombre d’États souverains demeure vulnérable. A cause notamment d’une croissance plus faible que prévue, des dépréciations du taux de change et du risque de passif éventuel résultant de la faiblesse des entreprises d’État. L’accessibilité de la dette continuera donc de s’affaiblir dans un certain nombre de pays.
Les risques de resserrement des conditions mondiales de financement varient d’une région à l’autre. Les souverains qui ont d’importants déficits au compte courant, des remboursements élevés de la dette extérieure et une part importante de la dette en devises devraient continuer à subir des pressions externes.
Le risque politique reste une contrainte de crédit essentielle pour plusieurs Etats d’ASS. En effet, les sources de risque politique – qu’il s’agisse de troubles civils internes, de conflits, de risques de succession ou simplement de l’imprévisibilité des politiques – et leurs implications en matière de crédit varient selon les pays.