C’est un véritable cri d’alarme que le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, vient de lancer dans le cadre de la lutte la pandémie de COVID-19 en Afrique.
Face à la menace que constitue cette pandémie, Akinwumi Adesina préconise la nécessité d’un effort mondial accéléré en matière de santé et d’économie. Au cours d’un récent webinaire du Corporate Council on Africa (CCA), il a indiqué qu’«une mort est une de trop» et que «notre humanité collective est en jeu». Avant d’exhorter les responsables gouvernementaux américains et africains et les dirigeants d’entreprises, à forger de nouveaux partenariats durables qui perdureraient au-delà de la pandémie.
En effet, le CCA est une association commerciale américaine de premier plan qui promeut les affaires et l’investissement entre les États-Unis et l’Afrique. Exhortant les participants à être les gardiens de leurs frères et sœurs, le président Akinwumi Adesina a déclaré qu’il était »impératif de prêter attention aux inégalités mondiales sous-jacentes et à l’impact sur les pays riches et pauvres ».
Le président et PDG du Corporate Council on Africa, Florie Liser, a quant à lui, salué le rôle de leadership proactif de la Banque africaine de développement dans la réponse à la crise en Afrique. ‘’La pandémie de COVID-19 menace d’effacer la croissance et les gains économiques sans précédent de l’Afrique au cours de la dernière décennie’’, a-t-elle déclaré.
Dans cette logique, le modérateur du webinaire, Peter Sullivan de Citi Bank, a souligné que la pandémie était sans précédent en termes d’impact sanitaire, social, économique et financier. «La crise a considérablement nui à l’activité économique dans plusieurs secteurs, notamment le tourisme, les transports et les produits de base.», a-t-il indiqué.
Dans ce cadre, Akinwumi Adesina a souligné la récente obligation de 3 milliards de dollars «Fight COVID-19» de la Banque, la plus grande obligation sociale jamais libellée en dollars américains. Pour rappel, l’obligation, sur-souscrite à 4,6 milliards de dollars, est cotée à la Bourse de Londres. La Banque a également lancé un mécanisme de réponse COVID-19 de 10 milliards de dollars pour aider les gouvernements et les entreprises africains.
Pour rappel, le plan de réponse de la Banque comprend 5,5 milliards de dollars destinés aux gouvernements africains, 3,1 milliards de dollars aux pays qui relèvent du Fonds concessionnaire de développement de l’Afrique et 1,4 milliard de dollars au secteur privé.
Répondant à plusieurs questions sur le système de santé en Afrique, Adesina a déclaré que : ‘‘la région devait plus que doubler les dépenses dans le secteur. Il a cité la pénurie aiguë d’installations et de sociétés pharmaceutiques sur le continent comme opportunités de développement et d’investissement ».
Alors que la Chine abrite 7 000 sociétés pharmaceutiques et l’Inde 11 000, l’Afrique, en revanche, n’en compte que 375, même si sa population est à peu près égale à la moitié de la population combinée des deux géants asiatiques.
Le président Adesina a ainsi exhorté les institutions multilatérales à aligner et à intensifier leurs efforts collectifs concernant la dette de l’Afrique, à gérer leurs notations et à collaborer avec les agences de notation.
En outre, alors que les taux d’infection au COVID-19 sont relativement faibles par rapport au reste du monde, il existe un sentiment d’urgence croissant étant donné l’absence aiguë d’infrastructures de soins de santé sur le continent. Avec un œil sur la crise actuelle et au-delà, le président de la BAD a appelé à des partenariats urgents, nouveaux et résilients qui ne laisseront personne de côté