Les perspectives économiques de la zone CEMAC en 2020 sont essentiellement marquées par l’incertitude inhérente aux effets de la pandémie du Coronavirus 2019, sur l’économie sous-régionale et partant mondiale.
Ainsi, les conséquences économiques et financières du COVID-19 sur les économies de la CEMAC seraient de plusieurs ordres. Les observateurs avertis redoutent ainsi : une dégradation importante des comptes macro-économiques, une baisse des financements extérieurs, une perturbation des échanges intracommunautaires, une fragilisation de la stabilité externe et financière et un risque de montée des tensions inflationnistes.
Les canaux de transmission de cette crise sur les économies de la sous-région sont également nombreux. On note en premier lieu, la dégradation des termes de l’échange, due principalement à la chute des cours du pétrole et de plusieurs autres produits de base : avec un cours moyen du baril du pétrole exporté par les pays de la CEMAC de 39,1 USD11, contre 61,4 USD en 2019, les termes de l’échange diminueraient de 28,6 % en un an.
Ensuite, les contraintes d’offre, liées aux perturbations causées par la morbidité ainsi que par les confinements et les restrictions de mouvements de personnes et de biens, qui accroîtraient les coûts de transactions et les conditions financières et perturberaient plus directement le commerce, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le transport et les transferts des migrants.
A cela s’ajoutent des contraintes de demande qui résulteraient de la montée de l’incertitude de la poussée des comportements de précaution, des efforts de confinement et du renchérissement des conditions financières qui dans l’ensemble feraient baisser les revenus et le pouvoir d’achat des ménages.
Enfin, l’instabilité des flux et des marchés financiers. En effet, les crises économiques mondiales qui sont survenues au cours des années passées se sont généralement traduites par les fuites des capitaux, la baisse des financements extérieurs, la diminution des investissements directs étrangers et le durcissement des conditions financières intérieures qui ont incontestablement eu pour effet de limiter les financements en faveur des ménages et des entreprises.