Invité à intervenir le jeudi 14 février 2019, au siège de la Banque de France, à la table ronde de haut niveau qui avait pour thème : ‘’Quelles politiques monétaires et de change pour un développement durable dans les pays à faible revenu’’, le président de la Commission de la CEMAC, le Pr. Daniel Ona Ondo s’est prononcé sur le débat portant sur le franc CFA qui agite le continent, et surtout la zone franc.
Dans sa réponse sur cette question préjudicielle du Fcfa, Daniel Ona Ondo a, dans un premier temps, décrit le contexte économique en cours dans sa sous-région, la CEMAC.
Selon lui, celle-ci connait une progressive sortie d’une crise qui aura fragilisée les économies des pays de l’Afrique centrale. Avant de relever que ‘’En décembre 2014 à Yaoundé, les chefs d’État ont fait le choix d’un ajustement réel par la voie budgétaire, au contraire de celui d’un ajustement monétaire qui aurait conduit à une dévaluation dont les effets auraient été terribles pour les populations les plus fragiles’’.
A propos de la politique monétaire, Daniel Ona Ondo s’est voulu direct. Il a dans ce cadre rappelé que celle-ci devrait désormais faire l’objet d’un débat ‘’franc, sincère et dépassionné’’ entre les partenaires que sont : les États de la CEMAC, la Banque de France, le FMI et la Banque mondiale.
Il a en outre renchéri en affirmant que : « A un moment, il faut s’asseoir pour parler du Fcfa et de son évolution. Si nous ne le faisons pas, nous risquons d’être confrontés au populisme et aux controverses des acteurs de toute sorte ».
A ce titre, il a déclaré que la réflexion est en cours au niveau de la sous-région sur les évolutions possibles de la politique monétaire. Au terme de son propos, le président de la Commission de la CEMAC a souhaité que les partenaires de la CEMAC soient ouverts pour accompagner la volonté des plus hauts décideurs de la CEMAC, dans la recherche d’une meilleure gouvernance économique et monétaire.
Alexandre Legrand