A la faveur du Conseil d’administration de l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt bois (AEAFFB) tenu le 30 décembre 2020, le Directeur général, David Ingueza Ntsindiarema a décliné les objectifs de la feuille de route qui lui a été assignée par le gouvernement pour redynamiser cette structure étatique. Lecture…
Conjonctures Economiques : Monsieur le Directeur général, près d’un an après votre nomination, vous venez de prendre part à votre premier Conseil d’administration en tant que Directeur général de l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt bois (AEAFFB). Au cours de cette activité, vous avez présenté votre vision. Que prévoit-elle globalement?
David Ingueza Ntsindiarema : Il convient effectivement de préciser que l’Agence que j’ai l’honneur de diriger depuis un an, a tenu ce 30 décembre, son premier conseil d’administration depuis que je suis à sa tête. Ce Conseil d’Administration s’est tenu sous la présidence de Monsieur Jean Félix Mouloungui, son président du Conseil d’Administration. Cela a été l’occasion pour moi de donner plus de détails sur ma vison de l’Agence, mais également afin que les administrateurs puissent avoir un aperçu du travail réalisé par l’équipe en place depuis ma nomination.
Alors comment se décline cette vision ?
Cette vision est assise sur celle du Ministère des Eaux et Forêts chargé du Plan Climat qui est en autre de faire des forêts du Gabon, des forêts certifiées à l’horizon de 2030 en espérant améliorer la contribution du secteur forestier dans le PIB de 3% aujourd’hui à 18% à l’horizon 2025, avec plus d’emplois créés, environ 50.000 d’ici 2025. L’Agence devra pour cela soutenir des actions de renforcement des capacités techniques et opérationnelles au profit d’une professionnalisation des artisans nationaux afin que ces derniers soient des acteurs majeurs dans la filière.
Elle devra également innover dans la promotion des outils de modernes de traçabilité et de bonnes pratiques utiles pour la promotion de la Certification. Nous irons jusqu’à la mise en place d’une pépinière d’entreprises nationales à soutenir. Enfin, nous devrons rapidement tendre vers l’autonomisation de nos ressources en donnant à notre Agence une identité juridique adaptée aux enjeux du moment (Environnement, certification, industrialisation, développement rural…).
De manière précise ….
Nous avons fait une présentation succincte de la manière dont nous allons appuyer les acteurs de la filière, précisément les opérateurs économiques, comment nous comptons accompagner les communautés rurales qui participent à la gestion forestière, comment nous comptons autonomiser l’agence. En effet, faut-il le relever, les agences sont soutenues par l’Etat, mais elles se doivent d’elles-mêmes aussi, de mobiliser des fonds pour remplir les missions régaliennes d’accompagnement des acteurs de la filière, dans la gestion forestière.
Alors, est ce que toutes ces dispositions sont fin prêtes, pour non seulement, la redynamiser mais également autonomiser et optimiser les activités de l’agence ?
En clair, notre objectif est de parvenir à soulager l’Etat, dans ce contexte économique difficile. En effet, il est désormais demandé aux agences, bras séculier de nos admirations sectorielles, de s’autofinancer à travers les activités qui génèrent des revenus, et qui permettent de remplir des missions régaliennes. Dans cette dynamique, nous avons présenté un certain nombre de pistes en vue d’atteindre l’autonomisation de l’agence (participation actionnariale au sein des entreprises nouvelles du secteur).
Nous avons également présenté des activités (prestations techniques sur certaines opérations forestières) que nous sommes prêts à réaliser avec les opérateurs économiques, pour parvenir aux bonnes pratiques et la bonne gouvernance dans la filière.
Par ailleurs, nous avons fait une présentation pour montrer comment certaines activités – par rapport aux enjeux et problématiques du moment notamment, la certification de toutes nos forêts de production d’environ 16 millions d’ha, comment les communautés rurales, avec les outils comme les forêts communautaires d’environ 51 attribuées pour une superficie de près de 200 000 hectares pouvant améliorer les conditions de vie des populations
Quel a été l’avis du Conseil d’administration ?
Notre feuille de route a reçu le quitus du Conseil d’administration. Pour la suite, nous espérons, dans le plan d’action que nous allons présenter dans les jours à venir à nos administrateurs, nous lancer enfin, après un an, dans la mise en œuvre de ces actions bien précises.
Quelle est la situation actuelle de l’agence et notamment du personnel ?
Vous savez, comme toute organisation ou structure étatique, on peut avoir des difficultés dues à l’absence ou à la diminution des ressources et des subventions de l’Etat. On peut également avoir des difficultés dans la gestion du personnel. Mais il faut que nous puissions mettre des hommes qu’il faut, chaque fois la place qu’il faut pour éviter certaines incongruités et autres dysfonctionnements.
Soyez on ne peut plus précis, Monsieur le Directeur général
Nos agences ont parfois été managé avec de l’inadéquation dans des postes. La gestion du personnel, c’est un métier. Nous avons une direction des ressources humaines et nous devons développer des outils qui permettent d’optimiser l’utilisation de ce personnel. Nous avons aussi la responsabilité de remplir nos exigences en termes salariale, et si l’autonomisation est notre credo, c’est pour répondre à toutes ces difficultés et autres limites. Je pense que l’agence va progressivement améliorer ce problème de la gestion du personnel. Je ne préfère donc pas m’étendre sur les détails. Ce que nous avons vécu et qu’on espère ne plus revivre dans les années à venir, c’est le non-paiement des salaires, c’est d’avoir des hommes qui ne sont pas à leurs postes. Nous prévoyons à cet effet, l’utilisation des outils comme des fiches de postes, des nominations en adéquation avec les postes et des évaluations du personnel mis en responsabilité pour mieux conduire l’Agence.
Est-ce une manière pour vous de rassurer le personnel ?
Mon équipe est confiante. Elle l’a toujours été. Lorsqu’on vous choisit, c’est qu’on croit en vous. Par conséquent, vous avez le devoir, tant que vous êtes en place d’atteindre les objectifs qui vous sont assignés. Lors de ce premier Conseil d’Administration, les administrateurs ont pu découvrir la feuille de route qui m’a été donnée par le ministre de tutelle. Cette feuille place l’Agence comme bras séculier des Directions Générales des Forêts et des Industries avec l’idée de maintenir et faire émerger des artisans nationaux tout en améliorant le bien-être des populations rurales en promouvant des activités génératrices de revenus (Forêts communautaires, apicultures, écotourisme…)
J’ai donc eu le temps de leur montrer l’état des lieux de la situation, je leur ai projeté ce que j’attends faire, en termes d’accompagnement de la filière et la promotion de la bonne gouvernance dans le Secteur Bois.
Monsieur le Directeur général, peut-on dire que l’année 2021, va constituer l’année d’un nouveau départ pour l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt bois ?
Pas du tout. Au contraire, l’année 2021 va constituer la consolidation de ce qui est attendu. L’agence va prendre une place importante. Et en termes de perspectives, il y aura les assises de la forêt qui présenteront les enjeux de l’agence, bras séculier du ministère de manière précise. Enfin, nous avons des outils et des plateformes de communication, j’invite à les regarder pour mieux apprécier les raisons d’existence de l’agence. Et qu’en outre, les plus Hautes Autorités de l’Etat qui l’ont mis en place ont eu raison d’avoir cette vision. Le Chef de l’Etat, ainsi que le Premier Ministre Chef du Gouvernement, t, ont cru et continue à croire en cette agence. Quant à moi, avec mon équipe, j’ai la responsabilité de faire avancer l’agence, et nous demeurons optimistes pour l’avenir.