Le 12 janvier 2021, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les discussions annuelles avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur les politiques communes des pays membres et les politiques communes à l’appui des programmes de réforme des pays membres.
De cette rencontre, il ressort que le choc économique associé à la pandémie de Covid-19 a frappé la région, alors que les perspectives économiques étaient en voie d’amélioration. Toutefois, des politiques régionales strictes mises en œuvre ont contribué à maintenir une position extérieure améliorée en 2019. Le déficit du compte courant est tombé à 2,5% du PIB et les réserves extérieures ont augmenté. Tandis que les soldes budgétaires sont restés globalement inchangés par rapport à 2018, à -0,3% du PIB, portant la dette publique à 52% du PIB. Autrement dit, la croissance régionale globale était de 1,9% en 2019.
Alors que la pandémie semble être sous contrôle dans la région pour le moment, le choc pétrolier connexe a conduit à une forte détérioration des soldes budgétaires et extérieurs en 2020. La CEMAC devrait connaître une récession de 3% en 2020. Le déficit du compte courant est devrait se détériorer à 6,5% du PIB et la couverture des réserves extérieures devrait rester à 3,5 mois d’importations de biens et de services. Le déficit budgétaire se détériorerait à 3,8% du PIB et la dette publique augmenterait à 57% du PIB.
De manière globale, la réponse politique des autorités nationales et régionales a contribué à atténuer les retombées économiques en 2020. Les gouvernements de la CEMAC ont annoncé diverses mesures de soutien aux entreprises et aux ménages dans leurs lois budgétaires révisées. La BEAC a rapidement assoupli la politique monétaire et introduit des mesures accommodantes pour assurer une liquidité adéquate dans le système bancaire et trouver le juste équilibre entre le soutien de la stabilité interne et externe.
Dans cette logique, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) a assoupli les réglementations prudentielles pour aider les banques à retarder les pertes liées à la pandémie. Cette réponse a té soutenue par la FMI avec un financement d’urgence important pour la région alors que trois programmes ont expiré en 2020.
En définitive, le choc devrait avoir des effets durables sur les perspectives économiques de la CEMAC. Avec la baisse des prix du pétrole à moyen terme, les perspectives prévoient que les ajustements budgétaires et externes de la CEMAC seront plus lents que prévu précédemment, et les risques sont orientés à la baisse.