La BEAC vient de décliner les perspectives macroéconomiques des pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).
Selon les termes de son rapport, l’institution financière souligne que les pays de la sous-région, comme tous les pays de l’Afrique subsaharienne, font face à une crise sanitaire et économique sans précédent, qui, en l’espace de quelques mois seulement, a mis en péril des années de progrès durement acquis sur la voie du développement et bouleversé l’existence et les moyens de subsistance de millions de personnes.
Dans ce cadre, les perspectives actuelles pour 2020-2021, sont globalement comparables à celles mises à jour en juin 2020.Selon les projections, l’activité en 2020 devrait subir une contraction exceptionnelle de 3,0 %, ce qui reste le plus mauvais résultat jamais observé. Pour 2021, la croissance régionale devrait se redresser modestement à 3,1 %.
Néanmoins, de nombreux pays ne renoueront pas avec les niveaux de production de 2019 avant 2022–2024.Même ce résultat risque d’être révisé à la baisse, notamment en fonction de l’évolution de la pandémie du COVID 19, de la résilience des systèmes de santé surchargés de la sous-région et des perspectives de financement extérieur.
Pour tenir compte de l’incertitude inhérente à ces effets sur les économies de la CEMAC, la BEAC a mis à jour les prévisions macroéconomiques sous les hypothèses, au niveau extérieur, d’une chute de 32,1 % des cours mondiaux de pétrole brut (41,69 dollars/baril, contre 61,39 dollars/baril en 2019), d’une dépréciation du dollar américain de 2,1 % à 573,8 FCFA/dollar), et d’une forte détérioration des termes de l’échange de 22,4 % ; au plan intérieur, de la baisse de la production de pétrole brut (- 3,1 % à 44,5 millions de tonnes), du gaz (- 8,0 % à 5 840,2 milliers de tonnes), du bois (- 7,6 % à 8 057,6 milliers de m3) et du cacao (- 17,6 % à 252,1 milliers de tonnes).
Cette tendance a été contrecarrée par la hausse prévue de la production de manganèse (+ 38,8 % à 10,2 millions de tonnes), du coton (+ 24,7 % à 460,3 milliers de tonnes), du café (+ 9,1 % à 48,4 milliers de tonnes), du caoutchouc (+134,1 % à 330,9 milliers de tonnes en 2020) et de l’or (+ 24,3 % à 578,9 kg).De plus, d’autres facteurs ont guidé ces prévisions, notamment la prise en compte des mesures de lutte contre la Covid-19 et des plans de relance économique mis en œuvre par les Etats, ainsi que les différents appuis financiers reçus des partenaires au développement.