Cela pourrait s’avérer comme un zeste d’humanisme de la part du Club de Paris – du moins, si l’on ne va pas jusqu’à fouiner dans les cahiers comptables et poubelles de la dette – à l’endroit des Etats, pour la plupart africains, qui cognent avec force et vigueur à sa porte, en vue de la suspension du service de leur dette.
C’est le moins que l’on puisse dire, à la suite de l’annonce faite, le 16 juillet 2021, par ce groupe informel de créanciers publics, dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés.
En, effet, le Club de Paris a signé avec 33 pays éligibles un accord pour mettre en œuvre l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) qui s’applique sur le service de la dette du 1er janvier jusqu’au 30 juin 2021.
Les pays bénéficiaires de cette ‘’faveur’’ sont, comme il fallait s’y attendre, pour la majorité africains. On cite notamment : l’Angola, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap-Vert, les Comores, Congo (République démocratique du), Congo (République du), la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Éthiopie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Lesotho, le Mali, Madagascar, la Mauritanie, le Mozambique, le Niger, l’Ouganda, la République centrafricaine, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo et la Zambie.
A ces derniers, s’ajoutent : la Dominique, les Maldives, le Népal, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Samoa,
Le Portugal et la Turquie, qui ne sont pas membres du Club de Paris, ont signé conjointement avec les créanciers du Club de Paris des protocoles d’accord mettant en œuvre l’extension de l’ISSD. La Turquie participe à la réorganisation de la dette de la République du Congo et le Portugal à celle du Cap-Vert.
Pour ces 33 pays, le montant total différé par les créanciers du Club de Paris grâce à l’extension de l’ISSD est estimé à 550 milliards de FCFA, (Un milliards de dollar).
Les créanciers du Club de Paris indiquent qu’ils continueront de se coordonner étroitement avec les pays du G20 non membres du Club de Paris, et les autres parties prenantes pour la mise en œuvre en cours de l’ISSD et son extension, afin de maximiser le soutien apporté aux pays bénéficiaires de l’ISSD.
Les membres du Club de Paris rappellent également aux pays éligibles qu’il est attendu à ce qu’ils envoient des demandes formelles à tous leurs créanciers bilatéraux officiels.
Ils encouragent également tous les autres créanciers bilatéraux officiels et leurs institutions, à mettre en œuvre cette initiative pleinement et de manière transparente. Ils réitèrent également leur appel aux créanciers privés à participer sur une base volontaire à l’initiative à des conditions comparables lorsque les pays éligibles en font la demande.
Compte tenu des besoins de financement importants auxquels les pays éligibles à l’initiative de suspension du service de la dette (DSSI) devraient être confrontés cette année, les membres du Club de Paris et le G20 ont approuvé la prolongation finale de 6 mois de cette initiative, jusqu’à la fin décembre 2021.
Cette dernière extension de la DSSI permettra aux pays bénéficiaires de mobiliser davantage de ressources pour faire face aux défis de la crise et, le cas échéant, de passer à une approche plus structurelle pour remédier aux vulnérabilités de la dette, notamment par le biais d’un programme soutenu par le FMI de qualité dans les tranches supérieures de crédit et d’un traitement sous le Cadre commun.
Les créanciers du Club de Paris disent qu’ils restent pleinement engagés à la mise en œuvre du cadre commun compatible avec les paramètres d’un programme FMI de la tranche supérieure de crédit. A ce jour, trois pays ont formellement formulé une demande au titre du cadre commun (Ethiopie, Tchad et Zambie).
Dans le cas du la République du Tchad, les membres du Club de Paris se félicitent de la déclaration publiée par le comité des créanciers, qui a fourni les assurances de financement requises au FMI. Avant d’inviter les créanciers privés et les autres créanciers bilatéraux officiels à s’engager sans délai à négocier avec le Tchad, un traitement de sa dette à des conditions au moins aussi favorables.
S’agissant de l’Ethiopie, le Club de Paris se dit prêt à traiter la demande de traitement de la dette, dans le cadre d’un comité de créanciers et espèrent que celui-ci sera rapidement mis en place pour fournir des assurances de financement au FMI en temps voulu.