Le rapport sur la politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour le compte du second trimestre 2021, indique une vigoureuse activité du système bancaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) entre décembre 2019 et décembre 2020.
Au cours de cette période, l’activité a été marquée par un excédent de trésorerie en hausse de 14,4 %. Cela, grâce à une progression des ressources plus élevée que celle des emplois, malgré le contexte de la pandémie de Covid-19.
De fin mars 2020, début des premières restrictions consécutives aux mesures sanitaires de lutte contre la propagation de la Covid-19, à fin décembre 2020, le total bilan s’est accru de 7,9 % (+1 110 milliards de FCFA), traduisant une certaine résilience du système bancaire face au choc sanitaire.
Concernant la qualité du portefeuille du système bancaire, elle est restée relativement stable, les créances en souffrance ont représenté 21,2 % des crédits bruts à fin décembre 2020 (+7,4 à 1 914,7 milliards), comme quasiment l’année précédente (21,1 %).
Quant à l’évolution de la liquidité, elle s’est accrue au cours des derniers mois. En effet, les réserves brutes du système bancaire de la CEMAC, après les opérations monétaires, se sont accrues de 10,8% pour s’établir à 1 607,8 milliards de FCFA en mai 2021.
Ces réserves se situaient à 1 451,1 milliards de FCFA trois mois plus tôt (février 2021). Malgré cette évolution, les établissements de crédit ont accru leur demande auprès de la BEAC. Ainsi, l’encours moyen des injections de liquidité de la Banque centrale a augmenté de 41,8 milliards de FCFA, pour se situer à 541 milliards de FCFA en mai 2021.
Par ailleurs, le volume des réserves obligatoires à constituer par les assujettis a augmenté de 27,5 milliards au cours de la période de référence pour s’établir à 792,8 milliards de FCFA à fin mai 2021.
Le compartiment interbancaire quant à lui, s’est inscrit en hausse, avec un accroissement plus important des transactions bancaires intra groupe (non collatéralisées) par comparaison avec les transactions extra groupe (collatéralisées), traduisant la hausse du niveau de risque perçu par les banques dans le contexte de la crise liée à la Covid-19.
En lien avec cette évolution, l’encours moyen mensuel des transactions interbancaires s’est situé à 238,5 milliards de FCFA, à fin mai 2021 (dont 131,8 milliards de FCFA d’opérations de pension-livrée) contre 161,2 milliards en mai 2020 (dont 77,6 milliards de FCFA d’opérations de pension-livrée) et 193 milliards de FCFA en février 2021 (dont 128 milliards de FCFA d’opérations de pension-livrée).
En outre, l’analyse des conditions de refinancement sur les guichets des appels d’offres de la BEAC au cours des cinq premiers mois de 2021 montre que les évolutions des principaux taux ont été contrastées.
En effet, le taux interbancaire moyen pondéré de référence des opérations en blanc, s’est situé à 3,56% à fin mai 2021 contre 4,00% il y a trois mois, tandis que celui des opérations de pension-livrée s’est accru de 3,70% à 5,00 % sur la même période.