Dans le cadre de la lutte contre le Covid- 19, la Banque mondiale s’est engagée à fournir une assistance monétaire rapide aux ménages pour traverser la crise.
Malgré le fait que la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale a enregistré relativement moins d’infections au coronavirus que le reste du continent, les conséquences socioéconomiques des mesures de confinement ont malgré tout, été sévères.
Selon des experts, l’économie régionale se serait contractée de 1,1 % en 2020, entraînant la première récession depuis 25 ans. Tandis que les prix alimentaires ont connu une augmentation, les entreprises contraintes de fermer leurs portes et les transferts d’argent des migrants perturbés.
Pire, les pauvres des zones rurales et urbaines ont été les plus durement touchés. Au Nigéria par exemple, jusqu’à 5 millions de personnes (2,5 % de la population) pourraient basculer dans l’extrême pauvreté tandis que, dans la région du Sahel, 1,3 million d’individus (1,3 % de la population) pourraient souffrir de la situation. Dans toute l’Afrique subsaharienne, jusqu’à 40 millions d’habitants risquent de plonger dans l’extrême pauvreté.
Démarche
Face à la crise, la Banque mondiale a soutenu dès avril 2020, l’extension des filets de protection sociale existants, en particulier dans les zones urbaines. Avant la pandémie, ces programmes apportaient une assistance financière et d’autres services aux plus pauvres. Grâce à leurs procédures bien établies, ils ont pu rapidement distribuer à grande échelle des aides monétaires aux ménages touchés, y compris pendant la pandémie.
Contribution du Groupe de la Banque mondiale
Face à la situation, en mai 2021, la Banque mondiale a soutenu 29 interventions en faveur de la protection sociale et de l’emploi face à la pandémie de Covid-19 dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale, pour une enveloppe globale de 1,7 milliard de dollars.
Ce soutien se compose de trois principales allocations financières. La première, d’un montant de 1,2 milliard de dollars, est consacrée aux projets de l’IDA nouvellement approuvés ou le financement additionnel de projets existants.
Sur ce total, 23,3 millions de dollars ont été alloués à travers deux fonds fiduciaires : le fonds fiduciaire multidonateurs pour le Programme d’intervention rapide dans le secteur social (RSR), financé par l’Australie, la Fédération de Russie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède, pour 14,3 millions de dollars ; et le fonds fiduciaire multidonateurs pour le Programme de protection sociale adaptative au Sahel, financé par l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni, pour 9 millions de dollars.
La deuxième à hauteur de 319 millions de dollars provenant de financements de l’IDA existants et ayant été restructurés ou réorientés a été allouée à la gestion des conséquences de la pandémie.
La troisième et dernière intervention équivaut à un montant de 177 millions de dollars. Elle concerne les nouveaux financements de l’IDA, en faveur d’opérations à l’appui de politiques de développement en lien avec la crise sanitaire.
En termes de perspectives, il importe de relever que la riposte à la Covid-19 organisée dans la région a démontré tout le potentiel d’une protection sociale « adaptative ». Elle s’appuie sur les filets sociaux existants pour répondre rapidement et efficacement à un choc, quel qu’il soit.
L’on indique par ailleurs que ces systèmes pourraient être utilisés lors de futures pandémies, d’événements climatiques extrêmes ou de flux soudains de réfugiés.
En outre, ajoute la BM, « la réponse à la Covid a été d’autant plus efficace que les pays disposaient de systèmes de protection sociale solides. Ce qui souligne l’importance de constituer des registres sociaux, d’opter pour des systèmes de paiement numériques et de veiller à l’introduction de mécanismes de gestion des plaintes efficaces ».
Par ailleurs, « La mise en place et le renforcement de ces systèmes seront également essentiels pour accompagner le chantier de la protection sociale en Afrique, en aidant les pays à mieux anticiper de futurs chocs. Ils seront donc au cœur des opérations actuelles et à venir de l’IDA ».
Enfin, conclut la BM, « De nombreux pays de la région continueront d’être confrontés au défi de l’assistance aux ménages vulnérables. Mais certaines interventions, comme celles menées dans les pays du Sahel, prévoient déjà une seconde phase, dans le but d’accompagner plus longtemps les ménages fragilisés. Cela les aidera également à se reconstruire et à diversifier leurs moyens de subsistance pour mieux se prémunir des chocs futurs ».