Après de nombreux mois d’attente, le Fonds monétaire international vient de donner sa réponse par rapport au nouveau programme sollicité par l’Etat gabonais. Cette réponse fait suite à l’accord conclut au niveau du personnel pour ce nouveau programme avec le Gabon, le 9 juin dernier.
Réuni ce 28 juillet 2021, à Washington aux Etats-Unis, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FM) a approuvé un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de financement (EFF) pour le Gabon, avec un accès équivalent à 306 milliards de FCFA (553,2 millions de dollars EU).
Cette approbation du Conseil permet un décaissement immédiat équivalant à 64 milliards de FCFA (115,25 millions de dollars EU) pour l’appui budgétaire. Pour le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, il s’agit là d’une marque de crédibilité pour le pays.
Un appui hautement opportun. Car, selon le ministère de l’Economie et de la Relance «La conclusion favorable de cet accord au titre du mécanisme élargi de crédit de ladite organisation va permettre un accompagnement dans la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) »
En effet, selon ses termes, ce nouveau programme vise à soutenir la réponse à court terme à la crise du Covid-19 et à jeter les bases d’une croissance verte et inclusive tirée par le secteur privé et d’une reprise forte et durable qui profite à tous les Gabonais.
Par ailleurs, les réformes se concentreront sur la création d’un espace budgétaire pour les dépenses sociales prioritaires, la réduction des vulnérabilités liées à la dette, le renforcement de la gouvernance et de la transparence et l’amélioration de l’inclusion financière.
Statuant sur la stratégie de la lutte contre cette pandémie, le FMI a salué la réponse proactive du gouvernement. Pour l’institution de Bretton Woods, elle a contribué à contenir sa propagation et à sauver des vies.
Au plan économique, la pandémie et la chute des prix du pétrole ont durement touché l’économie, accentuant les déséquilibres macroéconomiques et pesants sur l’activité économique, le chômage et la pauvreté.
Alors que l’économie montre des signes de reprise, les perspectives restent difficiles et dépendent de la trajectoire pandémique, du déploiement effectif des vaccins et de la mise en œuvre de réformes structurelles.
Le nouveau programme des autorités vise donc à renforcer la réponse du pays à la pandémie, à réduire les vulnérabilités de la dette budgétaire et publique et à favoriser une croissance durable, verte et inclusive tirée par le secteur privé.
À cette fin, des efforts, notamment pour améliorer la gouvernance et la transparence afin d’accroître les recettes intérieures, notamment des secteurs pétrolier et minier, et l’efficacité des dépenses, s’avèrent essentiels pour créer un espace budgétaire pour les investissements et les dépenses sociales indispensables, souligne le Fonds.
Par ailleurs, la facilité élargie de financement appuiera également le programme plus large de réforme de la stratégie régionale de la CEMAC.
Pour rappel, au terme du programme triennal 2017-2020, paraphé avec le FMI en 2017, le Gabon avait formulé le besoin d’un nouveau programme pour faire face aux difficultés économiques et sanitaires causées par la pandémie du Covid.
Cette sollicitation avait été transmise dans la lettre d’Intention sur les politiques économiques et financières du pays adressée à Kristalina Georgieva, la Directrice générale du FMI, le 23 juillet 2020.
Dans cette correspondance, le gouvernement justifiait cette intention par la détérioration des perspectives économiques du fait de la pandémie de la Covid – 19. Autrement dit, cette sollicitation d’un nouveau programme avec le FMI avait pour objectif de préserver la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette et à réaliser une croissance plus élevée et plus inclusive.