Comme ailleurs dans le monde, les économies de l’Afrique centrale subissent les répercussions du conflit Russo-ukrainien. Du fait de la dépendance des pays de la zone aux importations, la guerre en Ukraine, qui entraîne une forte augmentation des coûts de l’énergie et des produits alimentaires, contribue à aggraver les tensions inflationnistes engendrées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement dans le cadre de la crise sanitaire.
Selon les récentes projections du Fonds monétaire international (FMI) sur l’inflation en Afrique centrale en 2022, reprise par le service économique régional, la norme communautaire pour l’inflation qui est inférieure ou égala à 3 % devrait désormais être dépassée dans les six pays de la zone CEMAC en 2022 (contre trois lors des projections d’avril), même si elle resterait plus modérée que dans d’autres pays en raison, en raison des politiques d’encadrement des prix en place dans certains pays.
L’inflation la plus importante en zone CEMAC serait observée en République centrafricaine, où les prévisions passent de 4 % à 6,5 % (plus forte révision dans la zone), soit le niveau le plus élevé observé dans le pays depuis le pic lié à la guerre civile en 2014 (17,8 %).
Ensuite viennent ensuite le Tchad et la Guinée équatoriale où le taux d’inflation devrait se situer autour de 5%, contre des prévisions initiales à 4 %. Le Cameroun enregistrerait une inflation de 4,6% tandis que celle-ci pourrait être maîtrisée à 3,5 % au Gabon et au Congo.
Hors CEMAC, la RDC devrait enregistrer une inflation de 8,4 %, en hausse de 2 points par rapport aux prévisions initiales mais en restant en dessous des 9 % enregistrés en 2021. Enfin, inflation devrait s’élever à 15% à Sao Tomé et Principe.
Pour la plupart des pays, le FMI anticipe tout de même une décélération progressive d’inflation à partir de 2023, vers son niveau pré-crise. Cette analyse rejoint celle des services de la BEAC, qui anticipe un retour progressif au-dessous de la norme communautaire en 2024.