C’est une décision qui va certainement donner du baume au cœur des exploitants artisanaux ainsi que populations des localités abritant les sites aurifères du Gabon. Autrement dit, pour son premier coup en tant que ministre des Mines de la Transition, Hervé Patrick Opiangah vient de réaliser un coup de maitre.
Sur ses propositions, le gouvernement de la transition vient de lever la mesure de suspension des activités d’orpaillage après cinq ans d’interdiction.Dans le cadre de cette reprise, des dispositions spéciales été également été prises. En effet, « les artisans miniers devront désormais être détenteurs d’une carte d’exploitation qui sera délivrée par des services compétents, lors d’une campagne officielle », renseigne le communiqué y relatif.
Dans un cadre global, la décision revêt une portée hautement socio-économique. Selon le ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah, « il s’agit d’un véritable soulagement pour les populations de l’arrière-pays concernées qui étaient en proie à des difficultés d’employabilité », a-t-il déclaré dans son communiqué.
Avant d’ajouter, « c’est fort de cela, et dans un élan de solidarité avec les populations locales qu’en date de ce jour, sur sa proposition en accord avec le président de la Transition, le général de Brigade, Brice-Clotaire Oligui Nguema, que le gouvernement de la Transition a pris la décision de lever cette mesure de suspension temporaire de toutes les activités d’orpaillage, de recherche et de production sur l’ensemble du territoire national ».
Dans le cadre de mise en œuvre de décision, « une campagne officielle sera prochainement lancée. Au cours de celle-ci, il s’agira pour les artisans autochtones de procéder à leur enregistrement en vue de la délivrance d’une carte d’exploitation », indique le communiqué ministériel.
Il convient tout de même de relever que c’est le 17 septembre 2018 que le gouvernement gabonais avait décidé de la suspension temporaire de toutes les activités d’orpaillage, de recherche et de production d’or sur toute l’étendue du territoire national. A l’origine de cette décision, le ministre des Mines de l’époque, Christian Magnagna avait évoqué des raisons liées aux craintes des risques environnementaux et sécuritaires au sein et à proximité des zones d’exploitation de ce minerai.
Par ailleurs, selon le gouvernement, « cette suspension dont le terme n’avait pas été précisé visait à mettre fin aux «dérives» observées dans l’exploitation de l’or dans le pays, mais davantage à assurer la pérennité de ce minerai présenté, un peu tardivement, comme une «substance stratégique» pour l’économie nationale, à l’heure où l’industrie pétrolière reste en méforme ».
Sous prisme, le Gabon dispose de nombreux sites de production d’or. Pour une traçable et durable, le gouvernement a inauguré une Raffinerie gabonaise de l’or (ROG). D’une capacité de raffinage de 7 à 10 tonnes d’or par an, elle a été officiellement mise en service, le 2 juin 2023.
Fruit d’un partenariat entre la Société équatoriale des mines (SEM) et la société à capitaux londoniens et émiratis, Alpha Centauri Mining (ACM), « elle est la première du genre en Afrique centrale. Elle symbolise la métamorphose de notre économie vers plus de diversification, de création d’emplois et de valeur ajoutée locale via la transformation sur place de nos matières premières ».
Grâce à cette usine, le Gabon projette d’«affiner 100 % de l’or produit dans le pays, faire de notre pays un hub en matière de raffinage de l’or en Afrique centrale, permettre jusqu’à une troisième transformation sur place afin notamment de fabriquer des bijoux au Gabon », explique les autorités gabonaises.
À noter qu’entre 2017 et 2021, selon les données de la SEM, « les exportations de ce métal jaune n’ont pas cessé de croître dans le pays. En 2021, le Gabon a exporté de l’or brut d’une valeur de 8,4 milliards de FCFA, contre 1,6 milliard de FCFA l’année précédente et 1,4 milliard de FCFA en 2017 ».
Rappelons enfin que « la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an », renseigne la Société équatoriale des mines (SEM). De son côté, la direction générale du Trésor français évoque une production avoisinant les 40 tonnes.