La situation que traverse la Société d’eau et d’énergie du Gaon (SEEG) depuis quelques temps, n’est pas des plus sereines. D’énormes difficultés financières conjuguées aux défis aussi bien conjoncturels que infrastructurels obèrent fortement ses performances, dont la résultante immédiate est les récurrents délestages vécus ces derniers jours dans le Grand Libreville, traduisant ainsi, l’inadéquation actuelle entre l’offre et la demande en énergie électrique.
Il faut le dire, la situation financière de la SEEG n’a cessé de se dégrader depuis 2020 jusqu’à ce jour, renseigne le Directeur général, Joël LEHMAN SANDOUNGOUT. « Cela fait donc 4 ans que la SEEG enregistre des résultats déficitaires pour deux raisons essentielles. D’une part, il y a la stagnation du chiffre d’affaires avec le blocage des tarifs et les mauvais rendements de la facturation. D’autre part, il y a la forte augmentation des charges consécutives à la croissance de production en électricité et en eau potable et à l’inflation. Par ailleurs, l’arrêt des subventions au gazole industriel à partir de juillet 2022 a eu un impact négatif considérable sur les comptes de la SEEG », indique-t-il.
Sur le plan structurel, ce n’est non plus la grande satisfaction. De l’avis de M. LEHMAN SANDOUNGOUT, « la SEEG est également en butte à d’énormes défis depuis sa mise en réquisition. Le secteur a un besoin urgent en investissements structurants. Ainsi, la demande en électricité et en eau potable qui ne cesse d’augmenter peine à être satisfaite convenablement en l’absence d’un renforcement des capacités productives ».
Comme si cela ne suffisait pas, « les performances opérationnelles sont également en constante dégradation, les rendements de facturation n’atteignent pas les 50% en eau et sont inférieurs à 75% en électricité, c’est-à-dire que moins de 50 % de l’eau produite est facturée. Le recouvrement des créances auprès des clients n’est pas efficace, les impayés de la clientèle dépassent les 250 milliards de francs CFA à fin 2023, dont 72 milliards pour l’Etat. La croissance du chiffre d’affaires est également freinée par le blocage des tarifs de l’électricité et de l’eau depuis octobre 2018 », poursuit-il.
Toujours sur ce registre des écueils, le retard dans les opérations d’entretien et de maintenance a eu pour effet, la casse régulière des équipements. « Ce qui a engendré de nombreuses interruptions de service. La qualité de service s’en est ressentie. Les mesures de redressement sur la réduction des charges ainsi que sur l’amélioration de la facturation et du recouvrement doivent permettre de changer la situation. La recapitalisation de la SEEG est également nécessaire », déplore M. SANDOUNGOUT qui reste néanmoins confiant en la feuille de route initiée dès son arrivée à la tête de cette société d’Etat.
Pour rappel, elle avait pour grandes lignes de mener une réflexion stratégique sur la SEEG en vue de proposer une stratégie globale de relance de l’entreprise avec la mise en œuvre d’un plan de riposte sur lesquels, devront impérativement porter toutes les actions à mener. Selon le Directeur général, ce plan de travail répond au souci d’améliorer non seulement, la gouvernance interne, mais également la stratégie opérationnelle de l’entreprise à partir d’outils de mesure de performance basés sur la planification rigoureuse des activités.