La plupart des vents n’ont pas été favorables à l’économie gabonaise au premier semestre 2024. Evoluant dans un environnementmondial en pleine turbulences, l’activité a enregistré des évolutions sectorielles contrastées. C’est ce que renseigne la note de conjoncture sectorielle de l’économie (couvrant) la période sous-revue.
Le premier pan de l’économie à pâtir de cette conjoncture a été le secteur primaire. Selon les données du ministère de l’Économie, la production des activités extractives a reculé de 7,7% par rapport au trimestre précédent, en lien avec les baisses des activités pétrolière et gazière. Par contre, l’analyse semestrielle laisse entrevoir une progression de 11,4%, traduisant ainsi la bonne tenue de l’activité.
Parallèlement, l’exploitation forestière a évolué de 14,9% grâce à la bonne orientation de la demande, malgré la faible disponibilité des wagons pour acheminer les grumes. S’agissant de l’indice de l’agriculture de rente, elle a évolué de 10,5% au terme du second trimestre 2024, consécutivement à la contribution du caoutchouc naturel et de l’huile de palme.
Au niveau du secteur secondaire, l’indice composite des agro-industries a fléchi de 3,8% par rapport au trimestre précédent. Ce résultat est attribuable au reflux de l’eau minérale (-4,3%), de l’huile brute (-3,8%) et de la farine (-2,3%). Les industries du bois ont progressé de 3,0%, tandis que le raffinage et les BTPS ont évolué de +3,5% et 45,3% respectivement. En revanche, le segment eau et électricité ont reculé respectivement de 3,2% et 3,0%.
Enfin, le secteur tertiaire a enregistré un ralentissement de l’indice de l’activité des transports (-0,6%) malgré les bons résultats du fret ferroviaire. Dans le même temps, la branche des télécommunications s’est améliorée de 1,6%. Concernant, le Commerce, l’indice mesurant l’activité a régressé de 0,1% sur la période., en dépit de la progression du commerce général structuré (+0,4%) et du commerce des produits pétroliers (2,8%).
A l’opposé, les services aux particuliers et hôteliers se sont appréciés de 6,1% et de 11,5%, en lien avec le bon déroulement du segment jeux et loisirs, le lancement des grands chantiers, la reprise des flux touristiques, la réouverture de l’hôtel Park Inn et le développement de l’évènementiel. Parallèlement, les établissements de microfinance ont maintenu une évolution positive en matière de dépôts collectés (+6,5%), d’encours de crédits (+5,1%) et du nombre de clients (4,3%).
Suivant la même tendance haussière, l’activité de l’assurance a progressé de 84,8% contre 63,3% enregistrée au premier trimestre. Ce dynamisme s’explique par le lancement des différents chantiers dans le secteur des BTP et les mines créant ainsi des nouvelles opportunités d’affaires en souscriptions.
Au deuxième trimestre 2024, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation des Ménages a augmenté de 0,2%, en lien avec la hausse du fret maritime et des difficultés d’approvisionnement de certains produits. En moyenne annuelle, le taux d’inflation est passé de 4,6% à fin juin 2023 à 1,7% sur la même période en 2024.
En matière de commerce extérieur, le Gabon a enregistré une augmentation significative de ses exportations, dans un contexte d’inflation persistante sur les marchés internationaux. En effet, l’indice global des valeurs des exportations a progressé de 44,1 % par rapport au premier trimestre de la même année.
A l’opposé, l’indice global des valeurs des importations a diminué de 8,8 % par rapport au trimestre précédent. En glissement annuel, l’indice global des valeurs des importations a enregistré une baisse de 6,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Enfin, la situation monétaire est caractérisée par une baisse des avoirs extérieurs nets, un accroissement du crédit intérieur et de la masse monétaire par rapport au trimestre précédent.