Le 16 Novembre prochain, le peuple gabonais sera appelé à prendre part à l’élection référendaire pour adopter ou non le projet de Constitution proposé au peuple gabonais par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI). En prélude à cet événement politique majeur, Dieudonné Minlama Mintogo, président d’Ensemble Pour la République, par ailleurs ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, a tenu à faire une déclaration dans le but de décline sa position. « Ce referendum constitue un moment important dans le déroulement de cette Transition. L’issue de cette consultation impactera pour longtemps notre vivre ensemble », plante-t-il le décor avant de souligner que « lors de sa dernière intervention sur ce sujet, il avait émis le vœu de voir les autorités au pouvoir proposer la version la plus consensuelle de cette Constitution : une Constitution qui nous rassemble et qui nous ressemble ». « J’avais encouragé le CTRI et le président de la République à écouter toutes les voix discordantes et d’harmoniser les points de vue », renchérit-il.
Une invite aux Gabonais à aller à l’essentiel
Selon M. Minlama Mintogo, « Après la publication de la mouture initiale, très critiquée, des améliorations ont été apportées pour rendre cette Constitution acceptable et perfectible. Il est vrai qu’amener chacun de nous à se prononcer sur les 194 articles que compte cette constitution est un exercice difficile, fastidieux et délicat ». Pour sa part, « Il n’est pas difficile de tomber sur un ou plusieurs articles qui ne nous conviennent pas ou qui vont à l’encontre des principes démocratiques qui constituent notre idéal républicain. Nous devons aussi comprendre qu’il est pratiquement impossible d’être en accord avec tout le corpus d’un tel projet. Aussi, j’invite chaque Gabonais à aller à l’essentiel. L’essentiel c’est : doter le pays d’une constitution souche perfectible ».
Une constitution avec le mérite d’être plus démocratique
Selon le leader politique, la version de la constitution qui est proposée au peuple a le mérite d’être plus démocratique que celle insipide, honteuse et cacophonique validée par les participants au dialogue de Février 2023. Il ajoute par ailleurs cette future loi fondamentale a surtout le mérite : de consacrer les alternances politiques au pouvoir avec la limitation du nombre de mandats. Ceci renforcé par un verrou constitutionnel inviolable ; de consacrer le fait majoritaire avec le retour à l’organisation des élections à deux tours ; de consacrer la République au détriment de la dynastie en excluant tout transfert de pouvoir entre les parents et leurs enfants ou encore entre les époux ; mais aussi de clarifier les mécanismes de gestion de différents types de vacances de pouvoir qui peuvent survenir à la tête de l’Etat. Comme toute œuvre humaine, reconnait-il, « cette constitution n’est pas parfaite. Elle renferme en elle des dispositions à parfaire. C’est aussi le rôle de la classe politique et des autres leaders d’opinion de formuler des propositions pour améliorer au fil du temps les lois qui régissent la vie d’une nation en les adaptant aux différentes évolutions de la société et du monde ».
Quelles perspectives nous offre le vote du « Non » ?
Avant de conclure sa déclaration, Dieudonné Minlama Mintogo s’interroge sur les réelles motivations de ceux qui appellent à voter pour le ‘’Non’’. « Je sais que plusieurs acteurs politiques et plusieurs leaders d’opinion font campagne pour le « non » avec des arguments plus ou moins percutants et convaincants. C’est le charme de la démocratie et de la liberté d’expression. Mais la question essentielle à se poser à ce sujet est la suivante : quelles perspectives nous offre le vote du « non » ? fait-il observer. Pour sa part, « A y regarder de plus près, il ressort qu’aucune disposition pour encadrer « l’après victoire du non » n’existe ni dans la charte de la transition, ni dans le déroulé du processus en cours. En clair, la victoire du non aura malheureusement pour faiblesses essentielles : De plonger le pays dans une impasse politique aux conséquences inconnues, de prolonger éventuellement la durée de cette transition déjà ‘’jugée ‘’ difficile et inconfortable, de fragiliser, encore plus, l’environnement économique ; d’accentuer la crise sociale de plus en plus perceptible dans plusieurs secteurs d’activités … », souligne-t-il.
»L’avenir de notre pays est dans nos mains, mobilisons-nous et optons tous pour le oui le 16 Novembre prochain »
Au terme de sa déclaration, l’ancien candidat à la présidentielle fait observer que les avancées démocratiques enregistrées à l’intérieur de cette constitution, l’environnement économique et social qui caractérise la Transition et l’absence de perspectives crédibles et apaisées du vote du »Non », ne nous laissent qu’une seule alternative responsable, paisible et soutenable : le plébiscite du ‘’Oui’’ ! Et de conclure, « le 16 novembre prochain, en votant massivement pour le oui , nous donnons à notre pays la chance de sortir rapidement de cette transition , de se doter des institutions légitimes et démocratiques , de placer à la tête de notre pays et des institutions des dirigeants légitimes à qui reviendront la responsabilité de s’attaquer très rapidement aux différents maux dont souffrent notre société , sans oublier que la Constitution que nous allons plébisciter est perfectible : susceptible d’amélioration ! L’avenir de notre pays est dans nos mains, mobilisons-nous et optons tous pour le oui le 16 Novembre prochain : Un ‘’Oui’’ de sérénité, de responsabilité et de stabilité ! ».