Dans sa note de Note de Conjoncture économique du Gabon publiée au mois octobre dernier, la Banque mondiale se présente plutôt laudatrice des réformes implémentées dans le secteur forestier gabonais. Intitulée, « Concevoir des politiques fiscales pour une gestion durable des forêts », ce document qui revisite non seulement les spécificités du secteur, met également en exergue, son potentiel ainsi que ses atouts tout en préconisant des réformes qui pourraient consolider ses performances.
Ainsi, souligne la Banque mondiale, « Grâce à la mise en place d’importantes politiques de conservation environnementale et à l’adoption de pratiques durables au fil des ans, les forêts gabonaises sont bien préservées, fournissant au monde des services climatiques essentiels. Chaque année, les forêts gabonaises absorbent environ 140 millions de tonnes de CO2. Le taux de déforestation du Gabon, qui a été de 0,05 % pour la période 2010-2020, est faible par rapport à la plupart des pays du monde ».
Avant d’ajouter que « le Gabon a été le premier pays africain à avoir reçu des paiements basés sur la performance en compensation pour des efforts vérifiés en matière de réductions d’émissions, ayant obtenu 150 millions de dollars dans le cadre de l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale menée par les Nations unies ».
Admiratrice des réformes implémentées par le gouvernement, la Banque mondiale souligne que « tout en préservant ses forêts, le pays a créé une importante industrie locale du bois. Et en imposant une interdiction d’exporter des grumes et en créant la zone économique spéciale de Nkok en 2010, le Gabon a fait de l’industrie du bois un pilier important de son économie, représentant 3,2 % du PIB et 6 % des exportations en 2023 », précise-t-elle.
Autre détail et non des moindres, « Le secteur forestier en 2023, a contribué à hauteur de 41,9 milliards de francs CFA au budget de l’Etat, soit l’équivalent de 0,3 % du PIB et près de quatre fois plus qu’en 2016. Par ailleurs, Avec près de 15 000 emplois, le secteur forestier est devenu le premier employeur du secteur privé et un élément clé du programme de diversification du Gabon », renseigne l’institution de Bretton Woods.
Il faut dire que la mesure d’interdiction d’exporter des grumes et la création d’une zone économique spéciale en 2010 ont permis au Gabon d’augmenter la valeur ajoutée de ses exportations de bois (évolution en millions d’USD). Seulement, pour promouvoir davantage la gestion durable des forêts et optimiser les recettes fiscales, la Banque mondiale préconise d’envisager des réformes en matière de politique fiscale forestière.
Dans ce cadre, la révision prévue du Code forestier pourrait être l’occasion de mettre en place des politiques qui augmenteraient les recettes fiscales tout en encourageant davantage des méthodes de production de bois durables. Il serait également important d’assurer la cohérence des politiques entre les différents secteurs économiques. La réussite des réformes dépendrait de l’implication des différentes parties prenantes dans la formulation et la mise en œuvre des réformes, en tenant compte des intérêts des communautés forestières, de la société civile et des entreprises forestières, agricoles et minières.