La Banque mondiale vient de produire ses perspectives de croissance pour l’Afrique subsaharienne. Dans son rendu, l’institution onusienne renseigne que les prévisions de croissance pour la région en 2024 ont été revues à la baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions du volume d’avril 2024 d’Africa’s Pulse. Cette baisse s’explique en partie par l’effondrement de l’activité économique au Soudan, causé par le conflit armé qui a détruit le capital physique et humain ainsi que les capacités de l’État, avec des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire et des déplacements forcés plus importants. Sans le Soudan, la région devrait connaître une croissance de 3,5 % en 2024.
Par ailleurs, la reprise de la croissance dans la région est principalement portée par la consommation privée et les investissements. La consommation privée devrait augmenter en 2024, car la baisse de l’inflation accroît le pouvoir d’achat des ménages africains. Les anticipations de réductions des taux directeurs stimulent le climat des affaires et, par conséquent, les investissements. Les anticipations de nouvelles réductions des taux directeurs dans les grandes économies mondiales et en Afrique pourraient stimuler davantage la croissance des investissements en 2025.
La consommation publique contribuera modestement en 2024-25, comme mesure, à améliorer le recouvrement des recettes et à remédier aux coûts élevés du service de la dette. En termes de revenu par habitant, la région a à peine progressé, contrairement à la situation dans d’autres régions. Le revenu réel par habitant en 2024 est inférieur d’environ 2 % à son niveau de 2019.
Avec un taux de croissance annuel par habitant de 0,5 %, en 2022-24, la croissance n’a pas suffi à réduire l’extrême pauvreté et a à peine atteint les niveaux d’avant la pandémie. Le taux d’extrême pauvreté a diminué de 0,5 point de pourcentage au cours de la même période pour s’établir à 36,5 % de personnes vivant avec moins de 2,15 USD par jour en 2024. Le nombre de pauvres est passé de 448 milliards en 2022 à 464 milliards en 2024.