En matière de politique budgétaire, la République du Congo fait face à plusieurs vents contraires. Cette conjoncture contraint le pays d’assurer l’équilibre de délicats et difficiles compromis.
Comment mener convenablement la lutte contre la pandémie de la Covid – 19, construire un soutien essentiel à une reprise économique résiliente et une gestion prudente de la dette, lorsque la conjoncture économique n’est pas des plus agréables ? C’est malheureusement à cette difficile équation que les autorités congolaises sont confrontées.
Après analyse de tous ces paramètres, la météo économique prédit un déficit primaire hors pétrole de 2021 et devrait se creuser à 17,2 % du PIB hors pétrole, tiré par les dépenses d’aide sociale, de soins de santé (y compris la vaccination) et d’éducation.
Dans le même temps, les réformes, initiées en 2019, entraînant des réductions régulières des transferts liés au pétrole à la raffinerie et à la Congo Electric Power Company (CEC) se poursuivent.
Il en est de même des mesures d’amélioration des recettes nationales mises en œuvre, telles que l’introduction des paiements électroniques et l’élargissement de l’assiette fiscale. Elles continuent également de soutenir les recettes non pétrolières, malgré la contraction économique.
Quant aux recettes exceptionnelles du pétrole, elles contribuent à financer le déficit et à rembourser les arriérés intérieurs et la dette extérieure. Sur ce dossier, le Fonds monétaire international (FMI) encourage les autorités à continuer de remédier aux importantes vulnérabilités de la dette, en renforçant sa gestion et en réglant les arriérés de paiements extérieurs.
Selon, l’institution de Breton Woods, ces efforts, ainsi que la hausse des prix du pétrole et l’allègement du service de la dette dans le cadre de la DSSI du G20, contribueraient à réduire le fardeau de la dette.
Dans ce contexte, le Fmi préconise la poursuite de la discipline budgétaire à moyen terme. Tout en espérant que les réformes budgétaires récemment mises en œuvre continueraient de soutenir une réduction progressive des déficits non pétroliers.
En outre, « les efforts budgétaires devraient être renforcés en supprimant progressivement les subventions à la raffinerie nationale de pétrole et en améliorant le processus de facturation et la couverture pour refléter la consommation réelle d’électricité en vue de récupérer les coûts de production – tout en appliquant l’aide sociale pour abriter les pauvres – formuler un plan régler les arriérés intérieurs restants et faire progresser la gestion des investissements publics. L’utilisation exclusive de financements concessionnels sera également essentielle pour contenir la dette publique. Ces mesures supplémentaires, couplées à un soutien accru des partenaires au développement », soutient le FMI.
Dans l’ensemble, les réformes structurelles avancent, mais lentement. Dans les mois à venir, les autorités ont l’intention de finaliser l’audit des arriérés intérieurs pour 2017-2018 et de soumettre au parlement des amendements à la loi anti-corruption et une nouvelle législation réformant la Cour des comptes.
La gestion des finances publiques constitue un autre boulet de l’économie congolaise. Pour y remédier, le FMI préconise la poursuite du renforcement de cette gestion des finances publiques. Notamment par un suivi étroit des dépenses, ainsi que par un audit des dépenses liées à la pandémie, et une collecte centralisée et précise des recettes pétrolières et non pétrolières. L’activation de ces différents leviers devrait se traduire par des gains d’efficacité et une transparence accrue dans la gestion des ressources publiques.