La banque française est sur le point de solder cinq de ses filiales africaines.
Les filiales malienne, Burkinabé, guinéenne, tunisienne et gabonaise seront donc celles qui vont faire les frais de ce retrait. Raison évoquée par BNP Paribas, ses actifs sont jugés “non essentiels”.
Toutefois, ce désengagement de la première banque de la zone euro (classement 2018 par ses actifs et le 8ᵉ groupe bancaire international, présent dans 72 pays) dans un continent africain où elle compte 10 000 salariés se heurte à l’absence d’”offres concrètes”, déclarent des sources bien informées.
Les filiales seront vendues séparément. Et, il faut le dire, toutes les participations ne sont pas logées à la même enseigne. Dans cet achalandage, la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Mali (BICIM), après la fermeture de la quasi-totalité de ses agences ces dernières années, aurait du mal à attirer un repreneur.
Il en est de même pour ses participations dans le capital de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de la Guinée (BICIGUI), ou encore celles détenues dans la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIAB).
En Afrique Centrale, notamment au Gabon, BNP Paribas, après 32 ans de présence au Gabon a également de la peine à trouver un repreneur de ses 47% de participation dans la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG), depuis novembre 2016.
Le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), l’un de ses actionnaires, candidat à la reprise, se heurte à un “veto” du Fonds monétaire international (FMI). L’institution lui ayant récemment recommandé de céder ses parts dans la BICIG ( 26% ) de manière à ce que le futur repreneur ait les coudées franches.
En Tunisie, BNP Paribas, majoritaire dans l’Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI), a émis le souhait depuis janvier dernier de céder ses parts, soit 50,1%. La transaction pourrait poser moins de problèmes au pays de jasmin vu que l’UBCI est cotée en Bourse. Des discussions sont en cours avec la jordanienne Arab Bank.
En dépit de cette cascade de cessions à venir, la banque française continue à dire qu’elle ne quitte pas l’Afrique. ‘’cette démarche vise a explorer les alternatives et les partenariats possibles permettant a la BICIAB de mieux mettre en œuvre son potentiel de développement dans les années qui viennent au service de ses actionnaires, de ses clients et des équipes de la banque’’, peut-on lire par exemple, dans le communiqué du 10 mai annonçant la cession de la filiale burkinabé.
Il est cependant à noter que cette vague de retraits ne concerne pas le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc, trois marchés majeurs en forte croissance, et présentant un environnement des affaires stable.
La Rédaction