Dans son analyse de la situation économique du Gabon, l’agence de notation, Moody’s révèle que le l’Etat a assuré un apurement complet de ses arriérés de dette extérieure à compter d’avril 2019.
Dans ce processus qui s’inscrit dans le cadre de l’actualisation de la note souveraine du Gabon, Moody’s révèle que les principaux signes de la transition des perspectives du pays passent de positives à stables. Une performance due en partie au bilan satisfaisant en matière de remboursement de sa dette
A l’analyse de ces performances qui sont également tributaires d’une diminution de la pression sur la liquidité et de la poursuite de l’assainissement budgétaire, l’agence Moody’s voit désormais une plus faible probabilité de nouvelle l’accumulation d’arriérés de dette.
Poursuite de l’assainissement des finances publiques
Au regard de la situation économique du pays Moody’s s’attend à ce que le gouvernement gabonais continue à poursuivre l’assainissement budgétaire entamé en 2017, contribuant ainsi à assouplir les liquidités actuellement limitées.
Le principal pilier budgétaire du Gabon dans le cadre d’un programme du FMI – les recettes nettes des recettes pétrolières moins les dépenses nettes des transferts de capitaux – s’est réduit à un déficit de 6% du PIB non pétrolier en 2018, contre 10% en 2017 et 11% en 2016.
De perspectives prometteuses
Sur un plan plus général, Moody’s laisse présager que les réformes budgétaires structurelles soutiendront l’assainissement budgétaire à moyen terme. L’agence s’attend à cet effet que le gouvernement continue à réduire la masse salariale en maintenant le gel des embauches mis en place en 2018 et en veillant à la non revalorisation des salaires.
Du côté des recettes, des mesures visant à améliorer le recouvrement des taxes, telles que la suppression des exonérations fiscales discrétionnaires, commencent à porter leurs fruits: les recettes fiscales non pétrolières ont augmenté de 39% en mars 2019 par rapport à mars 2018. En revanche, les recettes pétrolières ne contribuent pas aux améliorations fiscales, n’augmentant que de 1,6% en 2018.
Avec l’assainissement budgétaire en cours, Moody’s prévoit que la dette publique (qui exclut les arriérés vis-à-vis des fournisseurs de biens et de services) devrait tomber à environ 54% du PIB d’ici 2020, après avoir atteint son sommet de 64% à fin 2016.
La réduction des besoins de financement du gouvernement résultant de l’assainissement budgétaire en cours, conjuguée au soutien du secteur public jusqu’en 2020, en particulier de la part du FMI et de la Banque mondiale, permettra probablement d’atténuer progressivement les tensions sur les liquidités.
L’apurement des arriérés sur la dette extérieure du gouvernement gabonais, en avril 2019, semble donc avoir permis d’atténuer les tensions sur les liquidités. Ces arriérés (y compris sur les prêts des partenaires officiels) ont culminé à 3% du PIB au troisième trimestre de 2017.
Ils ont été résolus plus d’un an, après l’objectif de fin 2017 initialement fixé en juillet 2017 dans le cadre du programme du FMI, en raison de la faiblesse de la gestion de la trésorerie du gouvernement, ainsi que du report des décaissements de prêts par certains prêteurs officiels, dont la Banque mondiale.