Ces prévisions sont faites sur la base de l’observation conjoncturel national et international du ministère de l’Economie, des Finances et des Solidarités nationales au premier trimestre 2019.
Ainsi le taux de croissance du produit intérieur brut pour l’année 2019 s’élèverait à 2,9% contre 0,8% en 2018. Cette performance serait tributaire d’une part, au rebond de l’activité pétrolière (+8,4%) malgré la baisse attendue du cours du brut gabonais (- 20,6%) et d’autre part, au maintien du dynamisme du secteur hors pétrole (+2,2%) qui résulte des efforts de diversification entamés depuis près d’une décennie. Cette perspective se traduirait par une hausse de l’activité dans l’ensemble des secteurs. En effet, les secteurs primaire, secondaire et tertiaire croîtraient respectivement de 9,2%, 2,7% et 2,4%.
Le secteur primaire connaîtrait un fort regain d’activité en 2019 par rapport aux secteurs secondaire et tertiaire. Cette progression s’expliquerait par des bonnes performances dans l’ensemble de toutes ses branches. L’activité minière qui progresserait de 17,4% (en lien avec l’augmentation attendue de la production des gisements à 6,2 Mt) et pétrolière de 8,4% (grâce aux investissements visant à améliorer la productivité des champs matures et la mise en production du champ Simba) constitueront les principaux moteurs.
De même, l’agriculture et l’exploitation forestière connaîtraient une amélioration de leur activité (+9,2% et +5,0% respectivement), en raison de la hausse attendue dans la culture du palmier à huile (94 300 tonnes d’huile de palme brute) et de la fermeté de la demande en grumes des usines locales de transformation.
Le secteur secondaire verrait ses activités s’améliorer en 2019, concomitamment à l’évolution du secteur primaire. Cette hausse traduirait l’effectivité de la stratégie de transformation locale des matières premières qui se caractériserait par la hausse de la 16 production des industries agro-alimentaires de 2,4% tirées par la production d’huile raffinée et d’eau minérale ; des industries du bois de 4,5% et de l’industrie minière de 7,0%.
L’amélioration du secteur secondaire serait toutefois atténuée par la faible progression de l’activité dans la branche « Bâtiments et Travaux Publics » (0,5%) dont l’effet multiplicateur sur l’activité des autres branches est non négligeable.
Le secteur tertiaire connaîtrait une légère hausse de ses activités (+2,4%), induite par la croissance de toutes ses branches, en particulier les transports et communications (+4,7%) portés par le regain d’activité dans les mines, les « Services » (+1,5%), le « Commerce » (+2,1%), et les « Banques et Assurances » (+1,5%) dont l’évolution est corrélée aux performances des autres secteurs. Du point de vue des emplois, la croissance serait expliquée par la bonne tenue de la demande extérieure (+58,7%) dans un contexte de reprise de la demande intérieure (0,3%).
La demande extérieure serait soutenue par la hausse substantielle des exportations du secteur hors pétrole (16,5%) notamment les produits de rentes (+32,4%). S’agissant de la demande intérieure, la hausse proviendrait du redressement de l’investissement total (+6,0%), atténué par la baisse de la consommation globale (- 2,7%).
De même, les dépenses en capital s’apprécieraient sous l’effet de la poursuite des investissements privés, notamment du secteur pétrolier. La diminution de la consommation en 2019 serait liée aux mesures de réductions des dépenses publiques et à la hausse anticipée de l’inflation. La balance globale prévisionnelle des paiements du Gabon devrait évoluer en 2019 dans un contexte international marqué par un recul des cours du pétrole.
Ainsi, le déficit du compte courant se dégraderait davantage (-6,5% du PIB en 2019 contre – 2,3% du PIB en 2018), suite à la détérioration de l’excédent commercial (14,2% contre 19,5% du PIB).
Par ailleurs, l’excédent du compte de capital et des opérations financières augmenterait suite à la baisse des sorties nettes de capitaux au titre des autres investissements. En conséquence, la balance globale dégagerait un déficit de -0,1% du PIB en 2019 contre un excédent de 2% du PIB en 2018.