La Banque africaine de développement (BAD) table sur une embellie économique de l’Afrique centrale à court terme. Dans ses récentes perspectives économiques, elle annonce que les perspectives économiques de cette sous-région région sont globalement favorables pour 2023 et 2024.
En effet, fait-elle savoir dans ses projections, « le taux de croissance du PIB réel en Afrique centrale devrait se situer à 4,9% en 2023 et 4,6% en 2024. Ces performances sont les résultantes des réformes structurelles mises en œuvre pour soutenir les secteurs non extractifs et de l’augmentation de la demande extérieure et des cours des principaux produits exportés par les différents pays de la région ». Toutefois, ajoute-t-elle, « ces performances économiques pourraient être affectées par des facteurs tant internes qu’externes ».
Au niveau des facteurs externes, la Banque relève des tensions géopolitiques, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les catastrophes naturelles (notamment les inondations au Cameroun), les conséquences du séisme de février 2023 en Turquie, la conjoncture économique dans les économies des principaux partenaires économiques de la région (Chine, Union européenne) vont peser sur la croissance économique de la région, provoquant des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et des chocs sur les prix des produits de base de la région.
Au niveau des facteurs internes, elle indique les effets néfastes du changement climatique au sein des pays (inondations, sécheresse, etc. avec leurs impacts négatifs sur la disponibilité des denrées alimentaires), le calendrier politique dans certains pays ainsi que l’insécurité alimentaire et intérieure pourraient affecter l’activité économique dans les pays de la région.
En outre, la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et la hausse connexe des coûts du service de la dette intérieure affecteront la dynamique de la croissance régionale, souligne la BAD.
De manière générale, les principaux obstacles à la croissance économique de l’Afrique en général, sont le manque de vision prospective, l’instabilité politique, les crises sécuritaires, la faiblesse de la taille du marché et du pouvoir d’achat, les difficultés d’accès au financement, et le faible niveau du capital humain. Ces facteurs constituent des entraves majeures à l’industrialisation du continent.
De façon spécifique à la région de l’Afrique centrale, la BAD observe enfin qu’il existe des problèmes additionnels liés à l’insuffisance et/ou la mauvaise qualité des infrastructures en général et le manque de fiabilité de l’approvisionnement énergétique, associés à un réseau routier urbain-rural peu développé.