Yaoundé, la capitale politique du Cameroun abrite actuellement la troisième session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE) pour l’Afrique centrale et de l’Est. A l’occasion de cette rencontre de haut niveau, la CEA a présenté un rapport mettant en relief, le rôle crucial de l’innovation dans le processus de diversification économique et de croissance durable en Afrique centrale et de l’Est.
Ce rapport s’inscrit dans le cadre des discussions de cette présente session dont le thème porte sur la : « Mise en œuvre rapide des solutions de recherche et d’innovation pour accélérer la diversification », et qui reflète l’urgence d’une adoption des solutions innovantes pour transformer les économies locales.
Il se veut non seulement un diagnostic, mais également une thérapie pour sortir ces sous-régions de l’emprise de la malédiction des ressources naturelles dont elles sont engluées. Autrement dit, ce rapport se concentre particulièrement sur les défis et opportunités liés à l’industrialisation et à l’adoption des technologies vertes.
En outre, il préconise des stratégies pratiques pour renforcer les écosystèmes d’innovation dans ces régions, en vue d’accélérer leur développement économique à travers l’innovation et la technologie. En clair, ce rapport renseigne sur les défis majeurs liés à une dépendance excessive à des secteurs économiques restreints, notamment les matières premières auxquels fait face l’Afrique centrale et de l’Est.
Pour relever ces défis, le rapport préconise d’analyser les écosystèmes d’innovation existants dans ces régions ; d’identifier les facteurs qui favorisent ou freinent l’innovation ; de proposer des solutions concrètes pour accélérer la mise en place de systèmes d’innovation performants et adaptés aux spécificités locales.
Faut-il le relever, l’analyse dudit repose sur une approche rigoureuse et multidimensionnelle, en s’appuyant sur : des études de cas pratiques pour évaluer les performances des écosystèmes d’innovation ; une analyse comparative avec des modèles d’innovation mondiaux ; des consultations avec les parties prenantes locales, y compris les gouvernements, les entreprises privées, et les institutions de recherche et enfin, sur un suivi dynamique des évolutions des écosystèmes d’innovation sur une période d’un an.
Importance de l’innovation pour la diversification économique
Dans son rapport, la CEA met clairement en exergue l’importance de l’innovation pour la diversification économique. En effet, indique-t-elle, » l’innovation est essentielle pour réduire la dépendance aux matières premières, renforcer la résilience face aux chocs économiques et améliorer la compétitivité des économies africaines. En outre, elle permet d’améliorer la productivité et de progresser dans les chaînes de valeur mondiale « .
L’état actuel de l’innovation en Afrique centrale et de l’Est révèle plusieurs défis. Notamment, un faible investissement en recherche et développement, une infrastructure numérique insuffisante, et un manque de coordination entre les acteurs économiques et institutionnels. Cependant, des opportunités existent pour combler ces écarts. Cela, grâce à des politiques publiques volontaristes et des partenariats stratégiques.
Rôle des brevets transfrontaliers
Ce rapport de la CEA met en évidence, le rôle des brevets transfrontaliers. En effet, « Les brevets transfrontaliers jouent un rôle clé dans la diffusion des innovations technologiques. Les brevets permettent d’améliorer la protection de la propriété intellectuelle et de favoriser les échanges entre les régions africaines » . A cela s’ajoute l’amélioration de la protection de la propriété intellectuelle.
Pour la CEA, il est tout aussi nécessaire de mettre en place, des régulations efficaces pour protéger les innovations et encourager leur commercialisation sur le marché africain ; de favoriser les collaborations régionales et internationales notamment encourageant les partenariats entre les pays africains pour développer des hubs régionaux d’innovation et tirer parti des synergies régionales.
Survie des entreprises innovantes
Les entreprises qui investissent dans l’innovation ont plus de chances de prospérer à long terme, poursuit ledit rapport. Ainsi que la mise en place des écosystèmes de soutien et des mécanismes de financement adaptés afin de permettre aux entreprises, de tirer pleinement parti de l’innovation.
Pour renforcer les écosystèmes d’innovation en Afrique centrale et de l’est, la CEA préconise de renforcer les capacités en R&D. il s’agit d’augmenter les investissements dans la recherche scientifique et technologique, et promouvoir les collaborations entre les institutions de recherche locales et internationales.
Le développement des compétences dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) s’avère tout aussi crucial. Dans ce cadre, la CEA invite à investir dans les STEM, afin de doter les jeunes générations des compétences nécessaires pour participer pleinement à l’économie de l’innovation. La création d’un environnement propice à l’entrepreneuriat innovant est également salutaire. Il faudra pour ce faire, mettre en place des cadres réglementaires et des incitations pour soutenir les startups et les PME innovantes.
Cette recommandation s’inscrit dans la suite logique des travaux entrepris dans le cadre de l’élaboration du Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique (PDIDE). Lequel plan appelle à la mise en place d’un centre régional d’incubations d’entrepreneurs passant par la promotion de l’entreprenariat pour insérer les start-up dirigés par des jeunes et des femmes leaders dans les chaînes de valeurs de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est. La dernière recommandation porte quant à elle, sur la promotion de l’adoption de technologies vertes. Il s’agit là, d’encourager l’adoption et l’adaptation de technologies respectueuses de l’environnement pour soutenir une croissance durable et inclusive