En détention préventive pour une affaire distincte de détournement de fonds publics, Baltasar Ebang Engonga directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) est également accusé d’avoir utilisé les équipements de surveillance de son bureau pour enregistrer ses relations intimes.
Selon des informations relayées par la télévision d’État, il aurait enregistré plus de 400 vidéos dans lesquelles on le voit en plein acte sexuel qui ont fuité sur les réseaux sociaux. Selon le vice-président chargé de la Défense et de la Sécurité, « il s’agit des femmes mariées qui participent et s’enregistrent dans des actes qui dégradent leur réputation et leur dignité ». Pour lui, ces actes compromettent la dignité des familles et peuvent causer des dommages à la réputation publique. Face à l’ampleur de l’affaire, le gouvernement équato-guinéen est monté au créneau. Via la plateforme X (ex Twitter), le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue a déclaré que le gouvernement suspendrait immédiatement tous les fonctionnaires ayant eu des relations intimes dans des bureaux ministériels. Il justifie cette décision par une « violation flagrante du code de conduite et de la loi sur l’éthique publique ».
L’affaire n’a pas encore livré tous ses secrets et que Malabo est encore sous le choc de la publication de ces centaines de vidéos mettant en scène, Baltasar Ebang Engonga, le père de ce dernier, Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la Cemac se retrouve déjà lui aussi en première ligne. Des interrogations fusent sur l’impact que pourrait avoir ce scandale de son fils sur ses fonctions de président de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac) et proche du président de la République, même si pour l’instant, le géniteur indique que son fils est adulte et qu’il devait répondre de ses actes.
Toutefois, compte tenu de leur filiation, au nom de la culture africaine, cette affaire pourrait porter un coup à l’image de Baltasar Engonga Edjo’o. Mais également donner du grain à moudre à ses contempteurs. Certains ne manquent d’ores et déjà pas de dire qu’il » gagnerait d’abord à nettoyer son écurie avant de se lancer à une quelconque redressement de l’institution qu’il dirige« . Lui qui, depuis son arrivé à la tête de la Commission de la CEMAC en 2017, est confronté aux polémiques nées des accusations peu oui prou avérées autour de la gestion de son prédécesseur, le Gabonais Daniel Ona Ondo.
Mais en attendant, la complexité de ce dossier, qui mêle plusieurs famille, dont la présidentielle, abus de moyens publics, détournement et divulgation d’enregistrements, provoque un malaise au sein de l’administration équato-guinéenne. Le vice-président de la Guinée équatoriale Teodoro Nguema Obiang Mangue a donné des instructions « au ministère des télécommunications et nouvelles technologies, entreprises de téléphonie et organe de régulation des télécommunications pour trouver une mesure visant à freiner la diffusion des vidéos pornographiques qui inondent les réseaux sociaux de Guinée équatoriale. »