Réunis à l’hôtel Anda China de Malabo, les ambassadeurs des États membres de la CEMAC et les représentants des pays partenaires, notamment la Chine, ont assisté, ce mardi 12 novembre 2024, à une présentation captivante du projet Central Africa Pipeline System (CAPS) porté et piloté par le Forum de l’énergie et des affaires en Afrique centrale (CABEF) dont la 4ème édition vient de se tenir à Libreville au Gabon.
Cette initiative ambitieuse vise à doter la sous-région d’un réseau de pipelines performant, afin de favoriser la distribution du gaz naturel et de stimuler ainsi l’industrialisation et la croissance économique.
L’ancien ministre du pétrole de la Guinée Equatoriale, Gabriel Obiang Lima, en charge de la coordination politique du projet, a souligné l’urgence d’agir face aux crises alimentaire, énergétique et infrastructurelle qui secouent l’Afrique centrale. En multipliant les pipelines à usages multiples, la région pourra non seulement sécuriser son approvisionnement en énergie, mais aussi développer de nouvelles industries et créer de l’emploi.
Un retard à rattraper
Pour illustrer le retard de l’Afrique dans ce domaine, les chiffres présentés lors de la réunion sont éloquents. Tandis que la France, avec 68 millions d’habitants, dispose de 37 000 kilomètres de gazoducs, le Nigeria, pourtant deux fois plus peuplé, n’en compte que 7 000. La CEMAC, avec ses ressources en gaz naturel, accuse un retard considérable en la matière. Le projet CAPS entend combler ce gap en déployant, en cinq ans, un réseau de pipelines interconnectant tous les pays de la sous-région.
Un projet intégrateur
Le Commissaire de la CEMAC, Ngabo Seli Mbogo en charge du marché Commun, a salué l’intérêt du projet CAPS, qui s’inscrit parfaitement dans la stratégie d’import-substitution adoptée par la région. Il a regretté que les États de la CEMAC producteurs de pétrole et détenteurs des vastes réserves de gaz naturel non encore exploitées, n’aient pas encore pleinement tiré parti de ces ressources pour améliorer le bien-être de leurs populations. Pour lui, le CAPS est un projet intégrateur qui doit être soutenu par tous les États membres. La Commission s’engage à œuvrer pour son approbation par les plus hautes autorités de la CEMAC, lors de la prochaine Conférence des chefs d’État.
Des échanges riches et prometteurs
Les échanges lors de cette réunion ont porté sur des questions clés telles que le financement, la formation et la structuration du projet. L’ambassadrice de la RCA en Guinée Equatoriale, doyenne du corps diplomatique, Christelle SAPPOT a souligné l’importance capitale de cette initiative pour le développement de l’Afrique centrale. Le projet CAPS représente un véritable espoir pour la CEMAC. En favorisant l’intégration régionale et en développant de nouvelles industries, il contribuera à améliorer les conditions de vie des populations et à renforcer la souveraineté énergétique de la sous-région.