Selon les prévisions de la BEAC, l’économie de la sous-région devrait connaître en 2019 un taux de croissance réel de 3,0%.
L’activité serait principalement stimulée par l’investissement privé, dans les secteurs pétrolier et non pétrolier, et par la demande extérieure nette, tirée par l’augmentation sensible en volume des exportations de matières premières, en particulier d’hydrocarbures.
Les mesures de consolidation budgétaire devraient en revanche continuer d’affecter les investissements publics et leur contribution à la croissance. En ce qui concerne la demande globale, le secteur public serait le premier contributeur, dans un contexte de frilosité de la consommation privée. Le développement de l’activité devrait concerner tous les États de la CEMAC, avec des taux de croissance compris entre 2,9% et 5,0%, à l’exception de la Guinée équatoriale qui demeurerait en récession.
La croissance devrait être soutenue par plusieurs projets structurants entrepris dans la sous-région. Plusieurs États ont ainsi lancé des plans de développement en vue d’une diversification de leur économie, d’une meilleure insertion dans les chaînes de valeur et d’un renforcement du capital humain, avec le soutien des bailleurs de fonds régionaux et internationaux.
Il s’agit surtout pour les pays producteurs de pétrole de réduire leur dépendance aux hydrocarbures, en développant l’exploitation de leur potentiel agricole, forestier ou touristique.
Des projets d’infrastructures ont également été lancés, afin de renforcer l’autonomie énergétique des pays concernés (projets de barrages hydroélectriques au Cameroun, développement de la filière photovoltaïque au Tchad) ou d’accroître les connexions transnationales (routes Brazzaville-Yaoundé et Brazzaville-Libreville, diffusion de la fibre optique dans le cadre du projet de Central African Backbone , financé par la Banque mondiale).
De grands groupes internationaux sont, enfin, parties prenantes d’initiatives de diversification économique, à l’instar d’Olam – qui investit dans la filière agricole gabonaise et participe à la construction d’un nouvel aéroport international à Libreville – ou de l’Atlantic Cocoa Corporation – qui développe une activité de transformation du cacao au Cameroun.
Les finances publiques poursuivraient leur redressement en 2019
L’accroissement des recettes fiscales, grâce à la mise en œuvre des programmes d’ajustement, au surcroît de croissance et à la bonne tenue des activités pétrolières, permettrait aux États de la sous-région de confirmer, malgré une reprise modérée des dépenses publiques, le retour à l’équilibre budgétaire (+ 0,4% de solde budgétaire global – base engagements, dons compris).
Dans ces conditions, le poids de la dette publique devrait poursuivre son retrait, de 46,9% à 44,8% du PIB. Les comptes extérieurs resteraient toutefois fragiles, compte tenu des vulnérabilités économiques de la sous-région.
L’affaiblissement de l’excédent commercial, dû notamment à un essoufflement des exportations pétrolières et à un rebond des importations, associé à un creusement du déficit des revenus, pénaliserait le solde extérieur, dont le déficit devrait atteindre 6,1% fin 2019.
Une meilleure mobilisation des investissements directs devrait néanmoins conforter le solde global de la balance des paiements, qui s’élèverait ainsi à 776,6 milliards, contre 627,4 milliards fin 2018.